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Lionel Gougelot, édité par Ugo Pascolo
Excédés par l'obligation de ne pas pouvoir ouvrir, certains restaurateurs ont décidé de dresser le couvert lundi midi. Parmi eux, Katia, restauratrice d'un petit village de la Somme rencontrée par Europe 1. Un vent de révolte qui a poussé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a les avertir : pas d'aides en cas de réouverture. 

"Je vais ouvrir, je vais travailler, je vais revoir mes clients." Katia, restauratrice de Ligescourt, un petit village de la Somme, a ouvert son établissement ce lundi midi, malgré l'interdiction du gouvernement en raison de la situation sanitaire du pays. Trois jours après la dernière chance donnée par le gouvernement avant un reconfinement, le message de responsabilité de l'exécutif ne semble pas faire mouche chez cette poignée de restaurateurs qui ont décidé de servir leurs clients, las de devoir rester porte close.

"Si je sauve mon entreprise, c'est avec mes deux bras et mes deux mains"

"Monsieur Macron laisse énormément de gens sur le bord de la route ! Mais moi je ne resterai pas sur le bas-côté !", affirme Katia au micro d'Europe 1. Avec 30 couverts, le port du masque obligatoire et le respect de la distanciation sociale, il n'y a aucun risque sanitaire selon elle. Reste que les forces de l'ordre sont déjà passés constater l'infraction dans la matinée et la restauratrice s'attend à les revoir pour une éventuelle verbalisation. 

Si cette journée d'ouverture est symbolique, ce vent de révolte qui souffle chez certains restaurateurs a poussé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a les avertir, lundi matin sur RTL, qu'ils seraient aussitôt privés des aides de l'État "pendant un mois".

"Quand bien même je peux avoir des aides de l'État, je les refuse", répond Katia. "Si je sauve mon entreprise, c'est avec mes deux bras et mes deux mains." 

Des contrôles renforcés

Vendredi soir, lors de sa courte allocution à l'issue d'un Conseil de défense sanitaire, le Premier ministre Jean Castex a annoncé un renforcement des contrôles afin que "les dérives de quelques-uns" ne ruinent pas les efforts de tous. "Les policiers et les gendarmes seront mobilisés pour contrôler le non-respect du couvre-feu, l’organisation des fêtes clandestines et l’ouverture illégale de restaurants dans des proportions renforcées", a-t-il déclaré, ajoutant : "Une consigne de particulière fermeté sera donc appliquée pour ceux qui fraudent les règles en vigueur."