«Je préviens» : la Saône-et-Loire teste une application pour renforcer la sécurité d'un village
En Saône-et-Loire, les habitants de Sermesse ont pris une nouvelle habitude depuis plusieurs semaines : ils utilisent l'application "Je préviens" pour signaler tous comportements ou faits suspects. Lancée en octobre dernier, cette commune de 250 habitants est la première en France à l'utiliser.
Vols de voitures, tentatives d'effractions, cambriolages ... Grâce à l'application "Je préviens", les habitants de Sermesse en Saône-et-Loire peuvent signaler tous comportements ou faits suspects, dans un périmètre de trois kilomètres autour de leur domicile, par le simple envoi d'un message d'alerte. Ils peuvent indiquer le lieu mais également envoyer une photo du problème signalé. Lancée en octobre dernier avec l'objectif de renforcer la sécurité dans le village, cette commune de 250 habitants est la première en France à utiliser cette application.
L’idée vient d’un habitant de la métropole nantaise, après avoir constaté plusieurs cambriolages en août dernier dans sa commune. Sur des groupes Facebook, plusieurs habitants publient alors les photos des cambrioleurs. L’habitant de la métropole décide alors de s’associer avec Roméo Roy, développeur et élu de la commune de Sermesse et de créer l’application "Je préviens". Pour respecter la loi, lorsque les utilisateurs publient des photos, les visages des personnes et les plaques d’immatriculation sont floutés grâce à l’intelligence artificielle.
Publier l’image de votre voleur sur les réseaux sociaux est illégal. Au regard de l’article 226-1 du code pénal, "fixer, enregistrer ou transmettre, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé" est sanctionné d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende. Pour l’instant, l’application compte près de 2.000 utilisateurs en France (répartis principalement à Nantes, en Haute-Savoie et en Saône-et-Loire).
"Ça peut éviter les cambriolages"
"On envoie un message, comme un SMS, et ça va prévenir toutes les personnes qui ont l'application", explique un habitant. Des alertes qui rassurent Daniel. Alors qu'il travaillait, il a été alerté sur son téléphone d'une tentative d’intrusion dans son garage, ce qui a permis à son voisin d’intervenir. "Le voisin est arrivé. Il n'y avait plus personne. Le fait que les gens soient un peu à l'affût de tout et préviennent, ça peut éviter effectivement les cambriolages", raconte-t-il.
"Je n'ai jamais vu une voiture de gendarmes passer"
Un sentiment partagé par Fabrice, chauffeur de bus, souvent absent de son domicile. "Je pars à 6h30, je rentre à 20 heures. Ca fait quand même une grosse journée sans savoir ce qui se passe ici. Même quand je suis en vacances, je n'ai jamais vu une voiture de gendarmes passer dans le quartier, donc c'est bien s'il y a quelqu'un qui me dit 'attention, il y a quelqu'un chez toi'", juge-t-il.
Seule inquiétude : dans ce village, certaines personnes âgées n’ont ni téléphone ni internet et ne pourront pas télécharger l’application.