Jacques Rogge, ancien président du Comité international olympique, est mort à 79 ans

L'ancien président du Comité international olympique, Jacques Rogge, est mort à 79 ans.
L'ancien président du Comité international olympique, Jacques Rogge, est mort à 79 ans. © Fabrice COFFRINI / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Le président du Comité international olympique (CIO) de 2001 à 2013, Jacques Rogge, est mort dimanche à l'âge de 79 ans, selon un communiqué du CIO. Il était notamment connu pour sa lutte contre le dopage et la réforme du système d'attribution des JO aux villes candidates. 

Le Belge Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO) de 2001 à 2013, est décédé à l'âge de 79 ans, a annoncé dimanche l'instance. "C'est avec grande tristesse que le Comité international olympique annonce le décès de son ancien président Jacques Rogge. Il était âgé de 79 ans", a indiqué le CIO dans son communiqué. "Jacques était avant tout un passionné de sport qui aimait être au contact des athlètes, une passion qu'il a transmise à tous ceux qui l'ont connu. Sa joie dans le sport était communicative", s'est souvenu Thomas Bach, cité dans le communiqué. 

La lutte contre le dopage

Élu en 2001, après 21 ans de règne de Samaranch à Lausanne, le huitième président de l'instance hérite alors d'une institution minée par des soupçons de népotisme et de corruption. Les premiers Jeux de son mandat sont tout aussi sulfureux : Salt Lake City est accusée d'avoir versé des pots-de-vin au CIO pour obtenir l'organisation des JO-2002 d'hiver, après plusieurs candidatures infructueuses. Pire, sur le front du dopage, sept cas positifs (dont trois médaillés d'or) sont recensés lors de ces JO, alors qu'il n'y en avait eu que cinq entre 1924 et 1998.

Plongé d'emblée dans la tempête, l'ancien skipper (trois participations aux JO en 1968, 1972 et 1976) choisit un cap clair. "La lutte contre le dopage peut être résumée en deux mots: tolérance zéro", résumera-t-il en 2009. Et de fait, sous l'impulsion de Rogge, les contrôles se multiplieront dans les semaines précédant les JO. Le président met résolument l'accent sur la prévention plutôt que sur la répression. "Ce fut un président accompli, qui contribua à moderniser et à transformer le CIO. Il restera tout particulièrement dans les mémoires pour avoir encouragé la pratique du sport chez les jeunes et avoir créé les Jeux olympiques de la Jeunesse. Ce fut également un fervent défenseur du sport propre et il lutta sans relâche contre le fléau du dopage", a rappelé l'actuel président du CIO.

"Un grand ami et un passionné de sport"

En plus de sa lutte contre le dopage, le chevalier Rogge (qui sera fait comte en 2002) part à l'assaut du gigantisme des Jeux. Pour éviter de revivre le scandale de Salt Lake City, le Belge réforme le système d'attribution des JO aux villes candidates, dans le but d'aller vers davantage de transparence. Le programme olympique est limité, à son initiative, à 28 disciplines et 10.500 sportifs. Le président du CIO, réélu sans opposition en 2009, côtoiera de près les sportifs pendant les Jeux, en choisissant de prendre ses quartiers dans le Village olympique plutôt qu'à l'hôtel, histoire de "vivre pleinement" la grand-messe bisannuelle.

Quand il quitte le CIO à l'issue de son second mandat, l'ancien chirurgien orthopédique reste fidèle à sa tradition de discrétion, soucieux de ne "pas jouer la belle-mère de (son) successeur." De fait, en dehors de quelques cérémonies officielles, ou d'un saut à Pyeongchang, en Corée du Sud, pour encourager la délégation belge aux JO d'hiver en 2018, Rogge se fait rare. "Si j'ai pris plaisir ? Pas toujours. Est-ce que c'était excitant ? Assurément", résumait-il au moment de rendre les clés du CIO. "L'ensemble du mouvement olympique pleure la perte d'un grand ami et d'un passionné de sport", a conclu Thomas Bach.