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Caroline Baudry // Crédit photo : Laure Boyer / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le vote historique de l'inscription de l'IVG dans la Constitution était suivi en direct ce lundi par des centaines de femmes place du Trocadéro, dans la capitale. La ville de Paris et la Fondation des femmes avaient appelé à venir célébrer l'événement en ce lieu symbolique.

Ce mardi, la foule a explosé de joie à l'annonce des résultats du vote de l'inscription de l'IVG dans la Constitution sur écran géant. La tour Eiffel scintille sur le parvis des libertés et des droits de l'homme avec un grand H. "C'est une victoire des femmes", déclarent à la tribune les militantes féministes.

"On a tout de même moins peur de le faire"

Marie, parisienne de 70 ans, se dit remuée par l'événement. "J'ai fait deux avortements, mais dans de bonnes conditions parce que c'était juste après la loi Veil. Moralement, ce n'est pas génial. Il ne faut pas croire que ça soit facile et ça peut toujours être remis en cause. C'est important qu'on ne puisse plus y toucher", explique fermement la septuagénaire. Des avortements qu'elle préfère taire à un certain nombre de sa famille. 

"Plus ce droit rentre dans la loi, mieux ce sera vécu par toutes les femmes qui doivent malheureusement y avoir recours", poursuit Marie-Laure, 71 ans, en tournoyant sur elle-même. Alors cette inscription est une avancée, selon Léa, 23 ans, auxiliaire de vie dans le Pas-de-Calais et Jade, 18 ans. "Ça montre quand même qu'on a gagné. Sachant que c'est inscrit maintenant, on a tout de même moins peur de le faire", raconte Jade. "Je me dis qu'aujourd'hui, les discours qui ont été donnés par les députés seront aussi également historiques dans les années à venir", note Léa.

La montée des extrêmes qui menacent ce droit dans le monde justifie cette inscription dans la Constitution, selon elles. Ces jeunes femmes disent pouvoir aujourd'hui souffler pour leur avenir. "La France est exemplaire aujourd'hui", se réjouit une quadragénaire qui tape du pied dans un nuage de fumigènes violets. Reste à mettre les moyens humains et financiers pour que toutes les femmes du pays aient accès à ce droit désormais cranté, dit-elle dans la loi fondamentale.