Les familles des lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie sont déterminées à poursuivre les actions en justice.
  • Copié
Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Margaux Baralon , modifié à
Le parquet de Nanterre a classé sans suite l'enquête sur l'interpellation humiliante de lycéens en décembre dernier. Pour Yessa Belkodja, porte-parole du Collectif de Défense des jeunes de Mantes-la-Jolie, cette décision est "aberrante".

"C'est aberrant parce qu'en fait rien ne justifie le comportement des policiers ce jour là." Yessa Belkodja, porte-parole du Collectif de Défense des jeunes de Mantes-la-Jolie, ne décolère pas. Pour elle, le classement sans suite de l'enquête de l'IGPN sur l'interpellation de lycéens le 6 décembre dernier dans cette commune des Yvelines, est un "déni de droit". 

Une "enquête indépendante" à venir

Le parquet de Nanterre a estimé qu'il n'y avait pas de faute de la part des policiers, qui avaient parqué 151 lycéens, à genoux, mains sur la tête, certains menottés dans le dos. La procureure a justifié ces faits par "le contexte exceptionnel de violences urbaines graves" ce jour-là. Des explications loin d'être satisfaisantes pour Yessa Belkodja. "Ces mômes ce jour là n'ont rien fait, mis à part le fait d'être présents aux abords de l'établissement. Certains rentraient chez eux déjeuner."

Cette décision ne vient pas mettre un terme à toute action judiciaire. Elle est même "sans conséquence sur l'enquête" en cours, ont prévenu les avocats des familles. "Il faut savoir qu'un juge d'instruction a été saisi ces derniers jours et que d'autres plaintes ont été déposées", rappelle Yessa Belkodja. "Nous sommes déterminés, les avocats également. Donc le fait qu'un juge indépendant soit saisi, il va réellement y avoir une enquête, une vraie, qui sera indépendante, et ça c'est plutôt une bonne chose."