Ingénieur SNCF enseveli à Massy : l'enquête requalifiée en "homicide involontaire contre X"

Un ingénieur de 54 ans avait été enseveli.
Un ingénieur de 54 ans avait été enseveli. © Sameer Al-DOUMY / AFP
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avec AFP , modifié à
Un ingénieur de 54 ans avait été enseveli le 25 juillet sur le chantier d'un pont à proximité des voies à Massy-Palaiseau. L'instruction avait d'abord été ouverte pour "recherches des causes de la mort". 

Les investigations sur la mort d'un ingénieur de la SNCF Réseau lors de l'éboulement d'un chantier à Massy-Palaiseau dans l'Essonne en juillet ont été requalifiées en enquête pour "homicide involontaire contre X", a indiqué jeudi le parquet d'Evry, sollicité par l'AFP. L'instruction avait d'abord été ouverte pour "recherches des causes de la mort" de ce salarié de 54 ans, enseveli le 25 juillet par l'éboulement d'un puits de forage à proximité des voies, sur le chantier d'un pont à Massy-Palaiseau, à environ 25 km au sud de Paris.

Une requalification motivée par les premiers retours d'expertises

Le 30 août, elle a été requalifiée en enquête pour "homicide involontaire contre X" et pour "infractions délictuelles au droit du travail", a indiqué jeudi le parquet d'Evry, sollicité par l'AFP. Cette requalification a été motivée par les premiers retours d'expertises, a précisé à l'AFP une source judiciaire. Au lendemain de l'éboulement qui a causé la mort de leur collègue, les syndicats de la SNCF avaient tous dit leur "émotion" et alerté sur "la dangerosité du secteur ferroviaire".

"La sécurité des personnels et des circulations doit demeurer une priorité absolue. Cela passe par une maîtrise publique du réseau, avec des personnels formés et appliquant des règles strictes de sécurité", avait rappelé la CGT-Cheminots, qui avait promis de "mettre tout en œuvre pour que la lumière soit faite sur les circonstances" du drame. L'Unsa ferroviaire avait pour sa part "exigé que des enseignements soient tirés" de l'accident et FO-Cheminots averti qu'il "suivr(ait) de près les conclusions des enquêtes en cours" ainsi que "les mesures qui devront être prises" pour "éviter de tels drames".

Le corps retrouvé cinq jours après l'accident

Contactée jeudi par l'AFP, la direction de la SNCF a refusé de commenter cette affaire au motif qu'une procédure était en cours. La recherche du corps de l'ingénieur avait été fastidieuse : il n'avait été retrouvé que cinq jours après l'accident. Les fouilles avaient été compliquées par l'environnement difficile du lieu de l'accident.

Victime d'"un affaissement de terrain lors d'une tournée sur le chantier", l'homme était cadre et pilote d'opération à la direction de la modernisation du réseau, avait précisé au moment des faits la direction de la SNCF dans une note interne consultée par l'AFP. Le PDG du groupe, Jean-Pierre Farandou, avait fait part de sa "vive émotion" et présenté ses condoléances "au nom de l'entreprise". Cet accident mortel avait entraîné l'interruption du trafic des TGV le dimanche en fin d'après-midi, jour du drame, entre la gare de Paris-Montparnasse et le Sud-Ouest. Le trafic n'était revenu à la normale que le lundi matin.