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William Molinié avec AFP, édité par Solène Leroux , modifié à
Selon les informations d'Europe 1, les négociateurs de la gendarmerie ont été sollicités pour apporter son expertise en matière de négociation et de gestion de crise dans l'enquête ouverte pour intrusion dans le système informatique et tentative d'extorsion en bande organisée après la cyberattaque survenue à l'hôpital de Corbeil-Essonnes.

Voilà six jours que le Centre hospitalier Sud Francilien à Corbeil-Essonnes, au sud-est de Paris, fait face à une cyberattaque qui impacte fortement les activités médicales. Depuis la nuit de samedi à dimanche, l'établissement est complètement désorganisé, des opérations sont reportées et certains malades transférés. Les hackers réclament une rançon de dix millions de dollars, qui ne sera pas payée selon les recommandations des autorités.

Selon les informations d'Europe 1, les négociateurs de la gendarmerie ont même été sollicités par le centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), en charge de l'enquête, ouverte par le parquet de Paris pour intrusion dans le système informatique et tentative d'extorsion en bande organisée et supervisée par la section cybercriminalité du parquet. Selon les informations d'Europe 1, les négociateurs de la gendarmerie sont engagés sur le volet négociation et gestion de crise.

Mettre en place une stratégie et gagner du temps

Ce n'est pas la première fois que les négociateurs de la gendarmerie sont appelés en renfort pour trouver une issue à une cyberattaque, en particulier lorsque des demandes de rançons sont formulées. "Ce sont des spécialistes de la négociation et de la gestion de crise. Au même titre que des enlèvements ou des séquestrations, ils interviennent en changeant de milieu, celui du cyber", explique un connaisseur du dossier.

Leur objectif est de mettre en place une stratégie et de gagner du temps pour comprendre qui sont les hackers et pour récolter des indices et des preuves. Les négociateurs n'interviennent jamais seuls, ils font intégralement partie de l'enquête et sont appuyés par les cybergendarmes ainsi que les informaticiens de la société ou de l'établissement visés par le rançongiciel. Une vingtaine de négociateurs de la gendarmerie a été spécifiquement formée. À terme, il est prévu que 350 négociateurs en région le soient aussi.

En deux ans, les négociateurs de la gendarmerie sont intervenus sur "10 à 20" négociations numériques liées à des rançongiciels, expliquait à l'AFP en mai dernier le général de division Marc Boget, commandant de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend).