Les arboriculteurs dénoncent l'inflation qui impacte la filière. 1:26
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Benjamin Peter, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Les producteurs de pommes et de poires se mobilisent ce samedi matin un peu partout en France. Ils dénoncent les prix d’achat de leurs fruits par la grande distribution alors que leurs marges sont grignotées par l’inflation. Plusieurs actions d’arrachage de verger ont lieu, comme à Montauban où Europe 1 s'est rendue.

Dans le Tarn-et-Garonne, en prévision d'une journée d'actions ce samedi, certains producteurs de pommes et de poires ont déjà commencé à arracher des parcelles qui ne rapportent plus assez. Ces arboriculteurs s’interrogent sur l’avenir de cette filière, alors qu'ils dénoncent les prix d’achat de leurs fruits par la grande distribution et que leurs marges sont grignotées par l’inflation. Plusieurs opérations d’arrachage de verger ont lieu ce week-end, comme près de Montauban.

"Là, on est sur une parcelle de pommes Braeburn, qu’on a arrachée il y a quelques jours, juste avant Noël", souffle Christophe Belloc, le producteur, au micro d'Europe 1.

La filière mise en danger par l'inflation

Tous les ans, ce dernier est amené à arracher des parcelles peu rentables. Mais cette fois, il ne sait pas ce qu’il va faire de ce bout de verger. Pour ce producteur qui représente la profession au sein de l’association nationale Pommes Poires, l’inflation met en danger toute la filière. "Le bois pour faire des palettes ou des plateaux a été multiplié par deux. L’électricité par quatre", souligne-t-il, ajoutant que tout ce qui est utilisé dans le production, "que ce soit les engrais, le gasoil pour les tracteurs, c’est entre 30 et 100% de plus".

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Christophe Belloc est amené à arracher des parcelles peu rentables
Crédits : Benjamin Peter/Europe 1

"Si on ne parle que de pommes, un producteur doit, sur chaque fruit, avoir une marge de 1 à 2 centimes", estime-t-il, mais "aujourd'hui avec les inflations qu'on nous annonce, il ne sera plus possible d’avoir la moindre marge sur notre production. On ne voit pas d’autre solution que de valoriser un peu plus."

Augmenter le prix d'achat de 20 centimes

Pour ces producteurs, il faudrait augmenter de 20 centimes le prix d’achat aux professionnels de la filière pour permettre de faire face a l’inflation. Ils demandent aux grandes et moyennes surfaces d’accepter de diminuer leurs marges, quitte à dénoncer publiquement à partir du mois de février, les distributeurs qui ne proposeront pas des prix justes.