Un incendie s'est déclaré samedi matin au sein de la cathédrale de Nantes. 1:49
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Charles Guyard, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Le procureur de la République a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "incendie volontaire". Mais plusieurs éléments relancent l'hypothèse d'une origine accidentelle. Selon une source proche de l’enquête, les trois feux seraient partis sur, ou à proximité, d’installations électriques. La thèse d’une surtension suivie d’une réaction en chaîne n’est donc pas à exclure.
REPORTAGE

Le sinistre de la cathédrale de Nantes a suscité samedi un émoi national. L'événement a sans doute été d'autant plus saisissant que le procureur de la ville a rapidement ouvert une enquête pour incendie volontaire. Comme beaucoup, Hubert Champenois, le recteur de la cathédrale, se pose de nombreuses questions sur l’origine de feu qui a grignoté une partie de l’édifice. "Personne ne peut encore le dire, si c’est naturel ou non."

Un bénévole du diocèse placé en garde à vue. Un bénévole du diocèse a été placé en garde à vue samedi.  Cet homme "était chargé de fermer la cathédrale vendredi soir et les enquêteurs voulaient préciser certains éléments de l'emploi du temps de cette personne", a déclaré le procureur Pierre Sennès. Les enquêteurs souhaitent également entendre cet homme "sur les conditions de fermeture de la cathédrale", a ajouté le procureur.

Le magistrat a souligné que "toute interprétation qui pourrait impliquer cette personne dans la commission des faits est prématurée et hâtive". "Il faut rester prudent quant à l'interprétation de cette garde à vue, c'est une procédure normale", a-t-il encore dit. 

Le procureur, Pierre Sennès, a ouvert son enquête en s’appuyant sur un constat : trois départs de feu ont été découverts, distants pour certains de 25 mètres. Seulement voilà, en fin d’après-midi le même procureur indiquait qu’aucune trace d’effraction n’avait été décelée sur la cathédrale, laquelle est d’ailleurs fermée la nuit après une rigoureuse inspection.

Les problèmes électriques, une cause fréquente d'incendie

Selon une source proche de l’enquête, les trois feux seraient partis sur, ou à proximité, d’installations électriques, étoffées récemment d’un nouveau tableau électrique dans la sacristie. La thèse d’une surtension suivie d’une réaction en chaîne n’est donc pas à exclure. "Le point de départ pourrait être l’armoire électrique et puis là où est le pédalier du petit orgue, il y a pu y a avoir quelques courts-circuits qui ont été drastiques", suppose Hubert Champenois.

Les problèmes électriques sont une cause fréquente d’incendie, comme le confirme le contrôleur général Laurent Ferlet, directeur des pompiers de Loire-Atlantique. "Les incendies d’origine électrique font partie des incendies qu’on a par exemple dans les lieux d’habitation. Trois départs de feux d’origine électrique c’est quelque chose de possible, une hypothèse qui n’est pas à écarter. Le procureur de la République a d'ailleurs souhaité explorer toutes les possibilités."