Alpes Maritimes inondations crues intempéries 1:33
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Joanna Chabas, envoyée spéciale dans les Alpes-Maritimes, édité par Mathilde Durand
Le bilan des intempéries survenues dans le Sud-Est vendredi pourrait encore s'alourdir dans les prochains jours. Les sinistrés, rapatriés à l'aéroport de Nice en hélicoptère, sont traumatisés par les scènes vécues. "On pensait qu’on allait jamais revoir notre famille", confie une rescapée au micro d'Europe 1. 
REPORTAGE

Au moins quatre morts, huit personnes disparues et douze "recherchées" : le bilan des intempéries survenues dans les Alpes-Maritimes et le nord de l'Italie vendredi n'est que provisoire et pourrait encore s'alourdir dans les jours à venir. De nombreux villages restent coupés du monde, sans eau, ni électricité, et les routes sont impraticables. Les autorités tentent le plus possible de rapatrier les sinistrés en hélicoptère à l’aéroport de Nice, où, en plus de nourriture et de vêtement, une cellule psychologique les attend. Les rescapés sont tous sous le choc.

Des scènes traumatisantes

Ils ont vécu l'enfer et des scènes traumatisantes tournent en boucle dans leur tête. "Je me retrouvais en bordure de torrent devant un ravin de 50 mètres", se souvient Nicolas, au micro d'Europe 1. "Tous les chalets qui étaient dans le lit de la rivière avaient disparus avec des occupants qui sont partis dans la rivière." 

"Le quartier a été rasé. Vous ne voyez pas une dalle, pas une poutre : vous pensez qu’il n’y a jamais eu de maison dans ce coin-là", témoigne Corinne. "C'est inimaginable, elle faisait 12 mètres de haut la rivière. Je tremblais toute la nuit, toute la nuit j’arrivais pas à me contrôler". "On pensait qu’on allait jamais revoir notre famille", ajoute-t-elle avec émotion. 

"Ils vont de plus en plus mal"

A leur arrivée, des psychologues prennent en charge les rescapés, en leur demandant notamment s'ils ont fait des cauchemars. Selon la psychiatre Véronique Nahmias, face au choc, chaque personne a sa propre réaction. Certains vont être mutiques ou avoir besoin d'en parler au contraire. En revanche, plus les habitants sont rapatriés tardivement, plus le traumatisme s’installe. 

"Ils vont de plus en plus mal", confie la psychiatre. "Ceux qui ont été rapatriés hier allaient déjà un peu moins mal, mais ceux qui sont rapatriés aujourd'hui… Ils ont forcément passé 24 heures de plus dans l'inconnu, dehors." Les futures pluies prévues pourraient encore empirer la situation. En plus des dégâts matériels qu'elles peuvent causer, ces trombes d’eau réactivent les angoisses des rescapés, selon Véronique Nahmias.