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Lionel Gougelot (correspondant dans les Hauts-de-France) / Crédits photo : Adrien Nowak / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
À Grande-Synthe, près de Dunkerque, une pharmacie affiche sur les réseaux sociaux l'identité de personnes venues voler l'officine. Cette pratique, passible d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende, est perçue comme la solution de la dernière chance pour faire baisser le nombre de vols.

Faut-il afficher publiquement le portrait des voleurs à l'étalage ? Pris la main dans le sac, certains commerçants démunis s'y résolvent. Pourtant, cette pratique est illégale, passible d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende. Une proposition de loi, déposée par Romand Daubié, le député MoDem de l'Ain, vise à dépénaliser cette pratique dite du "name and shame", nommer et couvrir de honte en français.

Cette initiative est soutenue par un collectif de commerçants. Europe 1 s'est rendue auprès d'une pharmacie pratiquant le "name and shame" à Grande-Synthe, près de Dunkerque, dans le Nord. 

Un partage sur les réseaux sociaux

Les images des voleurs en action sont les plus partagées sur la page Facebook de la pharmacie de Pierre Villermé. "Ici, des gens sont venus voler de manière délibérée trois produits", explique-t-il au micro d'Europe 1. Le pharmacien ne diffuse les vidéos ou les clichés que lorsqu'il a la preuve qu'il a bien été victime d'un vol caractérisé. "On publie en masquant le visage, ça nous suffit largement comme on a une grosse communauté Facebook. Rapidement, les voleurs sont identifiés et les gens nous contactent directement soit par Messenger ou par mail", détaille-t-il. 

"C'est hyper dissuasif"

La police peut alors prendre le relais et cela refroidit les voleurs. "C'est hyper dissuasif parce qu'à partir du moment où ces gens savent qu'ils sont identifiés, ils arrêtent de voler chez nous", poursuit le pharmacien. Ce sentiment est partagé par Valentine, une employée de la pharmacie : "Ils ont honte d'être affichés. Je trouve que c'est vraiment nécessaire", détaille-t-elle.

Cette dissuasion sécurise l'officine et rassure les clients : "Ça nous rassure de savoir que n'importe qui ne peut pas rentrer pas comme ça et repartir avec tout ce qu'il veut. C'est trop facile à ce moment-là. C'est très bien d'avoir une caméra, de filmer et de ne pas avoir peur de montrer. Je suis d'accord avec ça", détaille Nadine, une habituée de la pharmacie. D'autant que les vols à l'étalage ont un coût que le client finit toujours par payer.