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Hélène Terzian, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Aujourd'hui, plus de 50% des bénéficiaires des Restos du cœur, qui lancent leur 35e campagne aujourd'hui, ont moins de 26 ans. Un phénomène qui s'amplifie depuis quelques années. 
REPORTAGE

La 35eme campagne d’hiver des Restos du cœur démarre mardi, coïncidant avec le jour de la grande mobilisation contre la précarité étudiante. Alors qu’ils n’ont, pendant longtemps, pas ou très peu franchi les portes de l’association, les étudiants sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à solliciter son aide. Plus de 50% des bénéficiaires ont désormais moins de 26 ans.

"Je ne trouve pas ça dégradant de venir chercher de la nourriture. Si je peux améliorer ma situation je le ferai, mais pour l’instant on m’aide, et j’accepte", confie au micro d'Europe 1 Adame, étudiant de 18 ans, qui remplit son cadis pour toute sa famille, sa mère, auxiliaire de vie, ses sœurs, et ses neveux.

"30 ou 40 euros, ça fait la différence"

Même avec le salaire de sa future alternance il devra, dit-il, toujours pousser les portes des Restos du cœur. "Mes revenus ne vont pas suffire à combler toute ma famille. Même pour moi, je ne pense pas que ce soit possible de me payer un logement juste avec l’alternance. Il me faudra peut-être une autre aide, celle du Crous", poursuit-il. 

Les étudiants qui doivent se débrouiller seuls, sans parents, sans famille restent rares à demander de l’aide aux restos du cœurs. Ici, ils représentent un peu moins de 1% des bénéficiaires, mais le responsable Gérard regrette de voir le phénomène s'amplifier. 

"Depuis deux ans, on voit des étudiants. Pour une personne, un passage représente 30 à 40 euros de nourriture, ça fait la différence. Pour ces jeunes, c’est vraiment dommageable qu’ils commencent leur vie par les Restos du cœur." Des étudiants qui pour la plupart du temps, glisse Gérard, vivent dans des logements d'hébergement d'urgence.