Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews lundi. 3:21
  • Copié
, modifié à
Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews lundi.

C'est une petite phrase récurrente chez Emmanuel Macron : celle de faire nation. Après les émeutes qui ont secoué le pays au début du mois de juillet, suite à la mort du jeune Nahel, tué par un policier après un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier, le chef de l'Etat avait souligné une fois de plus la nécessité de faire nation, de rassembler. 

Début décembre, dans les colonnes du Monde, le président français a annoncé qu’il fixerait prochainement un "rendez-vous avec la nation" afin d'envoyer un message d'unité et de "rappeler la France à ce qu’elle est". Pour Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain, invité de La Grande interview Europe 1-CNews lundi, cette phrase est assez juste. 

"Il y a le sentiment d'un délitement"

"On a vécu avec l'idée du vivre-ensemble, ce n'est plus tout à fait ce qu'on croyait. On vit une sorte d'affaissement, à travers les flux migratoires qui ne sont pas contrôlés... Il y a le sentiment d'un délitement", a glissé le journaliste avant d'évoquer les menaces et agressions de professeurs à l'école. "Est-ce que c'est normal, dans une société, que les professeurs soient menacés et qu'ils aient peur ?", a-t-il interrogé avant d'affirmer qu'un "retour à l'autorité à tous les niveaux" est nécessaire.

Selon Jean-Pierre Obin, auteur de l'ouvrage Les profs ont peur, sur les quelque 850.000 enseignants que compte la France, 100.000 ont subi l'an dernier une agression physique ou verbale.

"Refaire nation, c'est se retrouver dans la même âme"

Dans ce contexte, comment refaire nation ? Emmanuel Macron "n'a pas encore trouvé la solution", reconnaît Franz-Olivier Giesbert. "Les Français veulent de l'autorité. La France, c'est aussi le partage, la redistribution, l'Etat-Providence mais pour vivre ensemble, il faut avoir des projets communs. Dans Qu'est-ce qu'une nation ?, Ernest Renan, disait qu'une nation était une âme. Quand on dit refaire nation, c'est se retrouver dans la même âme", a conclu l'écrivain.