«Il faut que ça s'arrête» : les mots de la mère de Mehdi Kessaci lors du rassemblement contre le narcotrafic
La mère de Mehdi Kessaci a pris la parole, non sans émotion, durant le rassemblement organisé ce samedi à Marseille, neuf jours après l'assassinat du jeune homme de 20 ans en pleine rue. Déjà endeuillée par la mort de Brahim Kessaci, elle a appelé les autorités à prendre la mesure du fléau du narcotrafic.
Plus de 6.000 personnes ont répondu à l'appel d'Amine Kessaci, figure de la lutte contre le narcotrafic à Marseille, et ont participé au rassemblement pour rendre hommage à son frère Mehdi Kessaci, assassiné le 13 novembre dernier. Dans le cortège, sa mère Ouassila Benhamdi a pris la parole et a prononcé un vibrant discours, appelant les autorités à véritablement combattre le fléau du narcotrafic.
"Aucune mère ne veut voir ses enfants mourir avant elle"
"Mon cœur est déchiré. Je suis inconsolable. Aucune mère ne veut voir ses enfants mourir avant elle", a-t-elle d'abord lancé avec émotion. "Je demande au gouvernement de prendre la mesure de tout ce qui se passe", a-t-elle poursuivi, une photo de Mehdi présente sur son tee-shirt. "Il faut que ça s'arrête, pour toutes les familles frappées par ce fléau", a-t-elle ajouté.
La mère de Mehdi Kessaci, doublement endeuillée par les assassinats de ses fils Mehdi et Brahim Kessaci, s'est exprimée au début du rassemblement, sur un rond-point de la cité phocéenne où Mehdi, 20 ans, a été tué la semaine dernière. Elle était aux côtés de son autre fils Amine, placé depuis plusieurs mois sous protection policière et dont la présence n'avait pas été confirmée jusqu'aux derniers instants.
"Je demande la sécurité pour ma famille", lance Amine Kessaci
"Je demande la justice pour Mehdi. Je demande la justice pour Brahim, mon autre frère assassiné. Je demande la justice pour toutes les victimes. Je demande la sécurité pour ma famille", a martelé le militant. "Je ne cherche aucun honneur", a-t-il dit. "Ce sont les mamans des quartiers qui méritent une décoration pour leur courage, leur dignité, leur combat de chaque jour."
"Depuis des années nous alertons, nous parlons parce que nous savons que le silence tue. Chacun des reculs des institutions a favorisé l'avancée du narcotrafic (...) "Bien sûr, nous avons besoin de policiers et de sécurité. Bien sûr, il faut renforcer les moyens de la lutte contre le narcotrafic. Mais nous avons besoin de justice sociale, d'engagement de l'État et des collectivités, de soutien aux associations qui font le boulot tous les jours avec très peu de moyens", a-t-il conclu.
