Il fait le tour du monde zéro carbone pendant 7 ans

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Avec ce vélo, Olivier Peyre a avalé 105.000 kilomètres en 7 ans et demie. © En route avec Aile
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Ce voyageur idéaliste a décidé de parcourir la planète sans emprunter de moyens motorisés. Récit d’une aventure hors normes à l’occasion de la sortie de son livre. 

Olivier Peyre est un puriste. Quand il rêve, "dès ses 14-15 ans de faire le tour du monde", il n’abandonne jamais l’idée. Le 11 août 2008, il part de Grenoble – là où il est né – avec une règle du jeu bien particulière. Va pour un tour du monde mais pas n’importe lequel : il fera le tour du globe zéro carbone, c’est-à-dire sans jamais utiliser de moyens motorisés. Il n’a que 30 ans lorsqu’il enfourche son vélo, fourre sa voile de parapente dans son sac et se lance. Sept ans plus tard, il bouclera ce périple fou. Cette semaine, il raconte ses folles aventures dans un livre, En route avec Aile (Éditions du Chemin des Crêtes).

5 euros par jour et du voilier-stop

Le jour du grand départ, Olivier embarque peu de choses. Sa voile tient sur son vélo et pèse un peu moins de cinq kilos. Au fil des mois, il va apprendre à se débarrasser un peu plus des choses "superflues" pour ne garder que l’essentiel : son passeport, un peu d’argent, du matériel de cuisine et un duvet très chaud. "Je suis parti pour 4 ans au début… sauf que j’ai bouclé mon tour du monde en plus de 7 ans", soulignait-il à la sortie de son livre. Il va donc devoir s’adapter.

Avec un apport initial de 6.000 euros et un budget de 2.000 euros par an, le voyage lui aura coûté 20.000 euros au total. L'aventurier indique cependant que son objectif de cinq euros par jour n'a pas été facile à respecter partout. "Dans les pays à faibles coûts, c'est plus facile", expliquait-il l’année dernière sur Europe 1, au retour de son voyage. "En revanche, dans les pays occidentaux, on se heurte au prix de la nourriture. Quand je ne voulais pas utiliser d'argent pour la nourriture, j'allais récupérer les invendus de supermarchés"

"Puissamment heureux et libre" 

Pour réaliser son objectif de zéro carbone, il pédale, pédale et pédale encore. Ce Grenoblois parcourt ensuite "de petites distances" avec son parapente. Mais comment faire pour franchir les mers et les océans ? Le voilier-stop, tout simplement. Il se renseigne dans les marinas et "choisit les meilleurs moments pour les convoyages". C’est aussi en bateau qu’il fera une petite entorse à sa règle du jeu initiale. "L'idée d’embarquer sur les voiliers d'autres personnes imposait notamment que les capitaines mettent certaines fois le moteur en route", reconnaît-il aujourd’hui.

Itinéraire

Des merveilles de l’Amérique du Sud aux îles Marquises en passant par l’Asie, il s’est nourri de centaines et de centaines de rencontres. Entre des nuits passées chez l’habitant, quelques bonnes galères, le suivi assidu de son blog [à retrouver ici], Olivier Peyre le confie "honnêtement" : "je ne me suis jamais ennuyé".

105.000 kilomètres et 45 pays plus tard, que retient-il de cette incroyable aventure ? "J’ai voulu réaliser un rêve sans jamais impacter négativement l’environnement. Et le fait de toujours tendre vers ce rêve, explique-t-il avec beaucoup de philosophie, ça m’a rendu puissamment heureux et libre". Cette attitude écoresponsable résonne comme un merveilleux message quelques jours après la fin de la COP23

Parapente-Olivier-Peyre

"Avoir un rêve, c’est à la portée de tout le monde", poursuit-il. "Il faut simplement apprendre à le mettre en action et j’encourage les gens à pousser jusqu’au bout leurs rêves." Et d’adresser deux messages à ceux qui aimeraient l’imiter : "Croyez en vos rêves et croyez dans les bienfaits de la sobriété matérielle et financière".