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Simon Bourtembourg, édité par Maxime Asseo
Après la grande journée de mobilisation contre les retraites, c'était au tour des artisans de manifester ce lundi dans les rues de Paris, notamment des boulangers venus de toute la France pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur leurs difficultés face à l'explosion des dépenses énergétiques.  

"J'ai des départs en retraite en août, il y a des salariés que je ne vais pas renouveler", s'inquiète Margot, baguettes brandies à bout de bras et tablier encore enfariné. À la tête d'une boulangerie de quatorze employés, c'est la première fois de sa vie qu'elle manifeste. Face à l'explosion des factures énergétiques, la jeune femme dont le salaire ne dépasse pas les 1.600 euros net par mois depuis cinq ans et demi a du mal à s'en sortir. "On ne se bat pas pour rien, les boulangers ne sont jamais dans la rue", ajoute-t-elle. 

"Un bouclier tarifaire"

Comme Margot, de nombreux boulangers et artisans venus des quatre coins de la France étaient dans les rues de Paris ce lundi pour alerter les pouvoirs publics sur leurs difficultés face à l'explosion des dépenses énergétiques. "Je ne veux pas d'aide, je suis indépendant. Je ne veux pas vivre au crochet de l'État", martèle Patrick, boulanger dans le sud de la France qui n'a pas hésité à laisser les fournils à ses apprentis pour défendre ses revendications en tête de cortège. 

"Mon but, c'est soit de faire un bouclier tarifaire pour avoir un prix d'électricité cohérent, soit de changer la loi européenne qui dit qu'on doit indexer l'électricité sur le prix du gaz", explique l'artisan au micro d'Europe 1.

Aux côtés des boulangers, d'autres artisans foulent le pavé. Pour Charles aussi, le constat est amer. Ce gérant d'une petite supérette dans un village de banlieue parisienne a vu sa facture d'électricité passer de 3.900 euros à 17.000 euros par mois. "Dans trois mois, la comptable m'a dit c'est fini. Ça fera six personnes avec moi au Pôle emploi", conclu résigné l'artisan. 

Pourtant, pour sauver ces entreprises, le gouvernement a mis en place un premier bouclier tarifaire. Une mesure qui reste cependant insuffisante pour beaucoup d'artisans.