Charlotte Caubel, 2:24
  • Copié
Romain Rouillard , modifié à
Élisabeth Borne et Gabriel Attal ont détaillé mercredi le plan de lutte du gouvernement contre le harcèlement scolaire. Au micro d'Élisabeth Assayag, dans "La France bouge", Charlotte Caubel, secrétaire d'État en charge de l'Enfance, est notamment revenue sur la création d'un numéro unique et en a dévoilé les principaux contours.

Le thème du harcèlement scolaire s'est imposé au cœur de l'agenda politique du gouvernement. Après le suicide, le 5 septembre dernier, de Nicolas, un lycéen de 15 ans harcelé dans son établissement scolaire à Poissy, mais aussi celui de Lindsay, 13 ans, victime d'un acharnement similaire dans le Pas-de-Calais, l'exécutif veut agir pour mettre un terme à ce fléau. Ce mercredi, Élisabeth Borne et Gabriel Attal ont présenté un plan de lutte qui prévoit notamment la création d'un numéro unique, le 30 18, destiné à alerter les autorités lorsqu'un cas de harcèlement est rapporté.

Invitée d'Élisabeth Assayag, dans La France bouge, Charlotte Caubel, secrétaire d'État en charge de l'Enfance, en a dressé les principaux contours. Et rappelé, en préambule, qu'il s'agira d'un "numéro anonyme" et que la procédure ne prévoit pas de prise de contact automatique avec les parents de l'enfant harcelé. "Je pense notamment aux cyberharcèlements et ces jeunes filles ou ces jeunes garçons qui se retrouvent avec une photo un peu intime qui se répand dans tout l'établissement, ce qui est aussi une modalité du harcèlement. Donc anonymat et confidentialité si nécessaire, si l'enfant le souhaite", précise Charlotte Caubel.

Un retrait de contenus "en moins d'une heure"

Au bout du fil, des juristes et des psychologues se chargeront de recueillir le récit de l'enfant ou adolescent. Mais aussi "des écoutants spécialement formés", notamment à "l'aspect numérique". Selon la secrétaire d'État, ces derniers seront même en capacité d'obtenir "du retrait de contenu en moins d'une heure" avec les plateformes, dès lors qu'une situation de harcèlement est constatée par les opérateurs de la plateforme téléphonique. 

Charlotte Caubel insiste également sur le caractère pluriel du harcèlement qui peut à la fois survenir en milieu scolaire, mais aussi sur les réseaux sociaux, une fois les collégiens de retour chez eux. "Vous êtes des parents, vous ne comprenez pas, car tout le monde ne mesure pas nécessairement ce qu'il se passe sur Instagram, vous appelez le 30 18 qui va vérifier ce qui se passe avec le nom de votre enfant", indique-t-elle. La plateforme pourra alors vérifier le contenu du compte Instagram de l'enfant en question.

Et dans le cas où l'épluchage du compte ne permettrait pas de détecter un cas manifeste de harcèlement scolaire, mais que les parents évoquent bel et bien des faits considérés comme tel, la plateforme opérera un "relais" avec l'école où l'enfant est scolarisé. "On met donc au même endroit la filière école, pour que l'école réagisse s'il s'agit de harcèlement physique, et la filière numérique parce qu'on a bien vu que tout cela était mélangé", conclut Charlotte Caubel.