Harcèlement à l'égard des femmes : rassemblement à La Chapelle pour défendre l'image du quartier

Des articles de presse ont fait état d'harcèlement à l'égard des femmes dans le quartier (illustration).
Des articles de presse ont fait état d'harcèlement à l'égard des femmes dans le quartier (illustration). © FADEL SENNA / AFP
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avec AFP , modifié à
Face aux accusations de harcèlement à l'égard des femmes à La Chapelle-Pajol, des habitants ont manifesté jeudi pour défendre l'image du quartier.

Quelques centaines de personnes se sont rassemblées, jeudi, place de la Chapelle, dans le nord de Paris, pour défendre l'image de ce quartier populaire après la parution d'articles de presse faisant état de harcèlement de rue à l'égard des femmes. "Il ne s'agit pas de nier, à travers ce rassemblement, les problèmes de sexisme ou de violence qui peuvent exister dans le quartier", a expliqué l'un des organisateurs, Romain Prunier. "Mais, contrairement à ce qui a pu être écrit, les femmes ne souhaitent pas déserter La Chapelle ! On ne veut être ni angélique, ni caricatural." 

"Tout le monde est visé". Une polémique est née en fin de semaine dernière, après qu'un article du Parisien eut fait état de harcèlement de rue à l'endroit des femmes, rapidement soutenu par une pétition. Le quartier de La Chapelle, dans le 18ème arrondissement de la capitale, où la délinquance est réputée prospère, abrite par ailleurs depuis plusieurs années de nombreux migrants de passage. "C'est vrai, beaucoup de gens stationnent là, ne font rien, parfois vendent de la drogue", constate Rabbani Kham, qui dirige une association d'intégration pour les Bengalis. "Mais dire que les femmes ne peuvent plus circuler, je trouve ça exagéré : s'il y a de la violence, de la délinquance, des vols de portables, par exemple, tout le monde est visé", estime-t-il. 

"Ce n'est pas aussi caricatural". Le rassemblement s'est déroulé dans le calme à partir de 18h, aux cris de "La Chapelle solidarité, pour tous, avec les sans-papiers". De nombreuses femmes présentes ont fait part de leur "stupéfaction" après les articles parus dans la presse depuis une semaine. "Quelles femmes se plaignent ? Ça fait 17 ans que je vis ici, il ne m'est rien arrivé !", affirme Chantal, fringante quinquagénaire, alors qu'Anita se dit "surtout agressée par la misère, mais pas les migrants". Juliette, la trentaine, rencontrée dans une rue adjacente, tempère : "La situation n'est pas aussi caricaturale que l'article du Parisien, mais c'est vrai qu'on se fait souvent emmerder par des hommes massés autour de la station de métro, qui occupent l'espace public". Vendredi, la ville de Paris et la préfecture de police avaient reconnu "un sentiment d'insécurité" pour les femmes dans le quartier, affirmant y avoir déployé "un dispositif dédié".