Guyane : les grévistes veulent des réponses concrètes du gouvernement

Plus de six points de rassemblement étaient organisés lundi à travers tout le territoire.
Plus de six points de rassemblement étaient organisés lundi à travers tout le territoire. © jody amiet / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les grévistes qui, selon "France-Guyane", annonçaient une "journée morte" mardi, exigent notamment "un plan d'urgence de l'éducation en Guyane".

Le collectif syndical guyanais, qui a appelé à un mouvement de "grève générale illimitée" à partir de lundi, exige des réponses concrètes du gouvernement sur l'éducation et le développement économique du territoire.

Un "plan d'urgence de l'éducation" exigé. Plus de six points de rassemblement étaient organisés lundi à travers tout le territoire par ce collectif qui rassemble syndicats, élèves, étudiants et parents. Dans la matinée (en Guyane, il est cinq heures de moins qu'en métropole ndlr), on comptait encore peu de monde sur les barrages de Cayenne et Rémire-Montjoly, plus au sud, comme devant le rectorat à Cayenne, a constaté l'AFP. Le syndicat majoritaire, l'Union des travailleurs guyanais (UTG) a appelé les salariés à entrer en "grève générale illimitée". Les grévistes qui, selon France-Guyane, annonçaient une "journée morte" mardi, exigent notamment "un plan d'urgence de l'éducation en Guyane".

"Pas des mesurettes". Depuis 2004, l'académie "ne fait qu'aller de mal en pis, il n'y a pas un recteur qui a fait le mandat pour lequel il était nommé : trois ans", s'agace Sud Education dans un communiqué. Pour le Sgen-CDTG CFDT, "les mauvaises méthodes que les représentants successifs de l'État ont adoptées en lieu et place du dialogue social" constituent le fond de la crise. "Pour l'instant, les réponses de la délégation (interministérielle) sont plus sur la santé, la sécurité. Nous on veut un plan de développement et pas des mesurettes, pour soulager les trésoreries des entreprises" a affirmé un porte-parole des socio-professionnels.

Santé et sécurité au cœur des réponses proposées. Le président de la collectivité territoriale de Guyane (CTG), Rodolphe Alexandre, a affirmé pour sa part dans un communiqué que le règlement des dettes de la CTG envers ses fournisseurs allait de l'avant. Le paiement de près de 800.000 euros sera "assuré prochainement", a-t-il précisé. Dimanche, Jean-François Cordet, un ancien préfet de Guyane à la tête de la mission interministérielle, a annoncé le versement de 60 millions d'euros pour le centre hospitalier de Cayenne, le renfort de policiers et gendarmes, la fidélisation d'un escadron de gendarmes mobiles à Cayenne et le déblocage des aides de l'Europe pour les agriculteurs.

La grogne des socio-professionnels guyanais s'est manifestée à de nombreuses reprises depuis le début de mandat de François Hollande. Dimanche, le gouvernement avait souligné que "des leviers de développement économique puissants" avaient été mis en place "grâce à la loi sur les nouvelles régulations économiques (loi Lurel), puis la loi sur l'égalité réelle outre-mer".