Guet-apens contre la police à Sevran : sept personnes présentées à un juge

Un policier avait été roué de coups lors de ce guet-apens, en juillet. (Photo d'illustration)
Un policier avait été roué de coups lors de ce guet-apens, en juillet. (Photo d'illustration) © Flickr Police nationale
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avec AFP , modifié à
Neuf personnes étaient en garde à vue depuis leur interpellation mardi. Deux ont finalement été libérées. 

Sept jeunes hommes, dont trois mineurs, soupçonnés d'avoir pris part en juillet à un guet-apens à Sevran, en Seine-Saint-Denis, au cours duquel un policier avait été roué de coups, étaient présentés vendredi à un juge d'instruction, a appris l'AFP auprès du parquet de Bobigny.

Un jeune homme blessé par balle. Alors que neuf personnes étaient en garde à vue depuis leur interpellation mardi dans plusieurs communes du département, sept devaient finalement être présentées à un juge. Une information judiciaire a été ouverte pour tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs et violences sur personne dépositaire de l'autorité publique. Parmi elles figure un jeune de 18 ans qui a porté plainte auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) après avoir été blessé par balle par le policier lorsque celui-ci avait tiré pour tenter de faire fuir ses agresseurs.

Des violences le 14 juillet. Ce motard d'une compagnie de sécurité et d'intervention (CSI) avait fait feu à huit reprises pour se dégager, dans la nuit du 14 au 15 juillet. À l'époque, le parquet de Bobigny avait expliqué que le policier blessé avait été appelé en renfort vers 0h30, avec cinq autres motards. Un équipage du commissariat de Sevran venait d'essuyer des jets de projectiles lors d'une intervention sur un feu de containers "volontairement déclenché". À leur arrivée, les six policiers de la CSI avaient à leur tour été pris à partie par une "cinquantaine d'individus", "armés de barres de fer, de blocs de pierre et de bouteilles en verre".

Cinq avaient pu s'échapper. Revenant sur les lieux peu après, ils avaient trouvé leur collègue au sol, "le visage en sang, le casque cassé et la visière arrachée". Un jeune homme de 18 ans avait été découvert à quelques pas de là, avec une blessure par balle au ventre.

"L'attaque a été préparée". D'après une source proche de l'enquête, une partie des gardés à vue ont reconnu les faits. "Ce qui ressort des auditions, c'est que l'attaque a été très préparée et qu'ils n'avaient pas d'autre but que de 'se faire' un policier. Pour quelle raison ? Ils sont incapables de le dire et c'est ça le plus effrayant", a dit cette source. "Ils ont attiré les policiers en allumant un feu de poubelles et quand la colonne de motards s'est engouffrée dans la rue, ils ont surgi de tous les côtés et ont commencé à les caillasser", a-t-elle poursuivi.

Le policier a été frappé "par 20 à 40 personnes" parmi lesquelles se trouvait le jeune qui a été blessé. Bien que ce dernier ait nié son implication, "la trajectoire de la balle, qui s'est logée dans son ventre, est compatible avec le fait qu'il se trouvait au-dessus du policier", "à terre", a ajouté cette source.