Guadeloupe : l'autonomie de l'île s'invite dans les manifestations contre l'obligation vaccinale
Vendredi, le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu a indiqué que le gouvernement était "prêt" à parler de "l'autonomie" de la Guadeloupe, frappée par une intense crise sociale. Samedi, alors que des milliers de personnes ont à nouveau défilé contre l'obligation vaccinale contre le Covid-19, cette déclaration était dans toutes les têtes.
En Guadeloupe, samedi, plusieurs milliers de personnes ont à nouveau défilé dans les rues pour protester contre l'obligation vaccinale contre le Covid-19 . A Pointe-à-Pitre, aucun débordement n'était à signaler, mais si ces revendications au cœur de la grogne actuelle étaient omniprésentes dans le cortège, les propos du ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu , qui a déclaré que le gouvernement était "prêt" à parler de "l'autonomie" de l'île, étaient aussi dans tous les esprits.
"Ça doit être mis sur la table"
Aussi, pour les manifestants, la question de l'autonomie est forcément inévitable, comme pour Reyna, un tissu noir et rouge enroulé sur la tête. "On doit d'abord régler les problèmes qui sont les 33 points de revendications, et ensuite, je pense que ça aussi, ça doit être mis sur la table", dit-elle.
"Pourquoi est-ce que nous sommes obligés d'aller chercher notre essence aussi loin", interroge-t-elle. "Si on nous permettait de prendre notre essence dans les Caraïbes, on ne paierait pas l'essence aussi chère."
Un peu plus loin, Christophe, qui avance en dansant au rythme des percussions, voit déjà la liberté que davantage d'autonomie procurerait à la Guadeloupe. "Avec ce qu'il se passe aujourd'hui, nous aurions décidé au préalable, il y a deux ans, que les frontières seraient fermées, et n'aurions pas eu ce que nous avons aujourd'hui."
"L'autonomie, ce n'est pas l'indépendance"
Mais Jean-Pierre, lui, explique que l'autonomie, ce n'est pas l'indépendance. "Il ne faut pas mélanger autonomie et indépendance", rappelle-t-il, réclamant "au moins l'autonomie alimentaire, l'autonomie sur l'école." "Le système éducatif n'est pas adapté pour les enfants guadeloupéens par rapport aux enfants qui sont nés en Bretagne ou en Corse", ajoute-t-il.
Mais la plupart des manifestants l'affirment : il faudra parler de l'autonomie, mais plus tard. La priorité reste l'annulation de l'obligation vaccinale.