Grève - Trêve de l'Unsa pour Noël : "Ce n'est pas l'arrêt du conflit", prévient le syndicat
Invité samedi d'Europe 1, Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa, a assuré que la trêve décidée par son syndicat pour Noël ne signifiait pas pour autant la fin de la mobilisation contre la réforme des retraites. "Nous sommes disposés à continuer à discuter", car il ne faut pas "laisser les salariés seuls face au gouvernement sur cette réforme", indique-t-il toutefois.
En ce début du grand week-end de départs avant Noël, les syndicats se divisent désormais sur la conduite à adopter pendant les fêtes, après plus de deux semaines de mobilisation contre la réforme des retraite . De son côté, l'Unsa ferroviaire a appelé jeudi soir à "une pause" pour les congés des fêtes de fin d'année, après avoir obtenu "des avancées notables" sur les retraites des cheminots et "dans un souci de continuité du service public". Invité samedi d'Europe 1, son secrétaire général adjoint Dominique Corona assure toutefois que "ce n'est pas l'arrêt du conflit".
"L'esprit de responsabilité fait que l'Unsa ferroviaire, au vu des avancées dans les discussions, a décidé de faire une trêve", explique-t-il au micro de Bernard Poirette. Mais, ajoute-t-il d'entrée : "une trêve n'est pas un arrêt". Car selon le responsable syndical, "beaucoup de revendications ne sont pas satisfaites".
"Ne pas laisser les salariés seuls face au gouvernement"
Sur le terrain, la décision de la direction de l'Unsa divise au sein de la base. Ainsi, dans onze des vingt-quatre régions SNCF, les adhérents poursuivent la grève. Au niveau du bureau fédéral, "sept régions ne sont pas d'accord" avec la trêve, indique de son côté Dominique Corona, qui refuse toutefois de polémiquer. "Ça s'appelle la démocratie", assure-t-il, "il faut maintenant que l'Unsa ferroviaire explique aux adhérents ce qui est en train de se passer dans l'entreprise. Je ne suis pas inquiet par rapport à cela".
Si l'Unsa a reconnu "des avancées notables" sur les retraites des cheminots, son secrétaire général adjoint regrette toutefois que la crise se soit amplifiée "parce que le Premier ministre a tardé à parler". "Si Edouard Philippe avait écouté les organisations syndicales sur la transition plus longue et sur le fait de ne pas mettre de paramétrique dans la réforme, nous n'en serions pas là", dit-il encore. Mais, ajoute Dominique Corona, "nous sommes disposés à continuer à discuter", car il ne faut pas "laisser les salariés seuls face au gouvernement sur cette réforme".
Des actions pourraient reprendre en janvier
Et le gouvernement est prévenu. Même si le syndicat représentant 7% des conducteurs de trains a mis en place une trêve, des actions pourraient reprendre dès janvier en cas de blocage dans les discussions. "Si le gouvernement n'a pas bougé sur les fondamentaux comme l'âge pivot, nous n’hésiterons pas à nous mobiliser", prévient Dominique Corona.
Aucune décision n'est pour l'instant prise quant à une éventuelle participation à la journée de mobilisation du 9 janvier. "Nous allons attendre de voir ce que va proposer le Premier ministre", explique Dominique Corona. Et de mettre en garde l'exécutif : "Si le gouvernement reste sourd à nos revendications, il est fort à parier que le mois de janvier risque d'être plus animé encore".