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Mathilde Durand , modifié à
A quelques jours de la grève massive du 5 décembre, Jean-Claude Delarue, président de la Fédération des usagers des transports et des services publics sur Europe 1 dénonce une "galère extrêmement insupportable" pour les usagers et défend un nouveau moyen d'action non-bloquant : "la grève de la gratuité". 
INTERVIEW

A la veille de la grève prévue le 5 décembre, les annonces d'impact sur les transport se multiplient. La mobilisation va être massive, avec notamment 20% des vols annulés sur le territoire français, onze lignes de métro fermées à Paris, 10% seulement des trains en circulation du côté de la SNCF. "Nous n’avons pas été surpris", déclare Jean-Claude Delarue, président de la Fédération des usagers des transports et des services publics sur Europe 1. Il dénonce un plan transport du gouvernement "dérisoire" et des moyens d'action d'un ancien temps. 

"La grève va être très massive et très dure si elle dure quelques jours de plus. C’est une galère extrêmement insupportable qui s’annonce pour les usagers." Le président de la FUTSP pointe du doigt une méthode de conflit "qui n’a rien à voir avec le monde nouveau. Il faut arrêter de cibler les usagers qui ne sont pour rien dans le conflit actuel."

Une "grève de la gratuité"

Jean-Claude Delarue défend un nouveau mode d'action : "la grève à la gratuité". Les trains roulent mais les contrôleurs ne contrôlent plus. "Les syndicats seraient de plus en plus d’accord pour faire rouler les trains, et donc ne pas faire une grève qui bloque les usagers, au bénéfice d’une grève qui ne gênerait que la SNCF et la RATP."

Il a déjà obtenu le soutien de quelques hommes politiques comme Xavier Bertrand, président de la région Haut-de-France, et Nicolas Dupont-Aignan, député et président du parti Debout la France. Mais aussi du syndicats Sud Rail, et, nouvellement, de la CFDT. "Mardi soir, la CFDT a indiqué que s’il n’y avait pas de sanctions pour les contrôleurs, elle voulait bien y réfléchir." Il appelle tous les usagers à mettre la pression sur leurs députés locaux pour que la grève de gratuité soit tolérée par le gouvernement. "Ce serait un énorme pas !"

 

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"Il faut que les politiques s’emparent du problème", s'agace Jean-Claude Delarue. "Tout le monde pleurniche sur le sort des usagers victimes de la grève, mais quand nous proposons un type de grève qui ne gêne pas les usagers, subitement, il n’y a plus personne." Il dénonce également le plan transport proposé par le gouvernement. Ce dernier propose une réduction des tarifs sur la location de vélo, de trottinettes ou de scooter. En revanche, rien pour les tarifs VTC. "C’est dérisoire. J'habite à 55 kilomètres de Paris, je ne vais pas prendre une trottinette pour aller au travail."