Grève des correcteurs du bac : vers un report général ou partiel des résultats ?

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Virginie Salmen, édité par G.P. , modifié à
Environ 130.000 copies sont toujours retenues par des correcteurs, qui demandent une audience auprès du ministre. Une action qui pourrait entraîner un retard dans l'annonce des résultats. 

Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, l'a reconnu mercredi sur BFMTV-RMC : il y a un "risque" que certains élèves n'aient pas leurs résultats du baccalauréat vendredi. Deux hypothèses sont actuellement à l'étude, face à la volonté de certains professeurs de ne pas donner les notes du bac, afin de protester contre la politique menée par le ministre.

Retard général ou partiel ?

Les résultats du bac pourraient d'abord être retardés d'au moins quelques heures pour un petit nombre d'élèves. Ainsi, les élèves dont les copies ont été entre les mains de correcteurs grévistes pourraient n'avoir leurs résultats que dans l'après-midi.

La deuxième hypothèse, c'est de décaler les résultats du bac pour tout le monde. Si cette possibilité n'est pas celle qui est la plus envisagée, elle n'est pas exclue. Ce serait la première fois que des résultats du bac seraient retardés pour cause de grève des correcteurs.

Au total, cette retenue des notes par des correcteurs représente "seulement" 130.000 copies sur 4 millions et quelques académies. Les plus concernées sont celles de Versailles, Créteil mais aussi Toulouse, Lille, Dijon, Rouen et Paris. Sur l'ensemble des académies, la tendance serait entre 14% et 25% de candidats touchés.

Des correcteurs sous pression

La pression monte sur ces correcteurs. Les rectorats les appellent pour leur demander instamment de rapporter ces copies, en leur indiquant qu'elles sont la propriété de l'État et qu'ils risquent d'être poursuivis pour vol s'ils les conservent.

Côté sanction, les grévistes risquent des sanctions financières assez importantes. Le ministre ne compte pas deux ou trois jours de grève, correspondant au retard des copies, mais 12 ou 13 jours de grève, c'est à dire depuis la date de retrait des copies pour la philosophie par exemple. Sans compter les sanctions disciplinaires envisagées. Pour les professeurs les plus acharnés, le ministère de l'Éducation envisage une exclusion temporaire de fonction, qui est de minimum deux mois, mais peut atteindre jusqu'à un an.