A la veille d'un "Acte 2" des "gilets jaunes", le ton est monté d'un cran dans le Finistère, entre le sous-préfet local, Ivan Bouchier, et des entrepreneurs du BTP qui ont rallié le mouvement. Alors qu'ils bloquaient jeudi matin un dépôt pétrolier à Brest, avec une cinquantaine d'engins de chantier et quelques tracteurs, pour protester contre le projet de taxation du gazoil non routier au 1er janvier prochain, le haut fonctionnaire, qui s'était rendu sur place, est sorti de ses gonds, visiblement excédé par la manifestation. S'en suit un échange houleux qu'un de nos confrères du Télégramme a pu enregistrer.
"Vous bloquez la circulation et j'en ai marre ! Ça suffit !". "Ça ne se fait pas", entend-on lancer le sous-préfet Ivan Bouchier, à la quinzaine de "gilets jaunes" visibles sur la vidéo du quotidien. "Je veux un PV d'infraction maintenant ! C'est simple ! La suspension du permis viendra ensuite !", clame-t-il aux manifestants. "Est-ce que c'est clair messieurs ? C'est carré ?". Face à cette invective, les "gilets jaunes" répondent en chœur "non", avant qu'Ivan Bouchier ne reparte de plus belle : "Je demande à la police de faire ça ! Ça commence maintenant parce que vous bloquez la circulation et j'en ai marre ! Ça suffit !".
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Débloquez et allez voter ! Ce n'est pas vous qui faites la loi dans ce pays !
"Qui paye ton salaire ?". Tandis que le sous-préfet semble repartir, un des manifestants, vraisemblablement un chef d'entreprise, lui répond : "Qui te paye toi ? Qui paye ton salaire", avant de huer le haut-fonctionnaire, bientôt suivi par l'ensemble des manifestants. "Vous êtes un petit poujadiste !", lui rétorque alors Ivan Bouchier. "Débloquez et allez voter ! Ce n'est pas vous qui faites la loi dans ce pays ! [...] Défendez-vous autrement ! Arrêtez cet acte de force !", poursuit-il. "C'est ça ou on crève !", avance de leur côté les manifestants.
Des PV ont effectivement été dressés à l'encontre de ces entrepreneurs, mais cela a été sans effet et l'activité du dépôt pétrolier a été fortement impacté. Selon une information du Télégramme, une délégation de "gilets jaunes" a finalement été reçue à la sous-préfecture.