Gilets jaunes : pourquoi l'Etat devra rembourser les dégradations causées à Lyon

Gilets jaunes
En mai dernier, l'Etat avait été condamné à verser un peu plus de 1,4 million d'euros à la Ville de Paris pour l'indemniser des dégâts causés lors des manifestations des "gilets jaunes". © NICOLAS LIPONNE / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
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avec AFP
Les frais occasionnés par les dégradations des "gilets jaunes" à Lyon lors d'une manifestation début 2020 devront être remboursés par l'Etat a indiqué une décision du tribunal administratif ce lundi. Le gouvernement avait déjà été condamné en mai dernier à verser plus de 1,4 million d'euros à la ville de Paris.

Pour qui la facture ? L'Etat devra rembourser les frais occasionnés par les dégradations des "gilets jaunes" lors d'une manifestation début 2020, indique une décision du tribunal administratif que s'est procurée l'AFP lundi, confirmant une information du Progrès. Le 9 janvier 2020, en marge d'une manifestation des "gilets jaunes" à Lyon contre la réforme des retraites, des individus avaient jeté de la peinture et de l'huile de vidange et peint de nombreux tags sur les façades du Grand Hôtel-Dieu, célèbre bâtiment historique transformé en galerie commerciale de luxe dans le centre de Lyon.

Son gestionnaire immobilier Scaprim, et plusieurs assureurs tels que Chubb European Group Limited, Axa France Iard, Allianz France, Caisse Nationale De Réassurance, Mutuelle Agricole Groupama et Helvetia Assurances, s'étaient alors retournés contre l'Etat, qui avait autorisé la manifestation, mais le préfet du Rhône avait rejeté la demande d'indemnisation.

Déjà plusieurs millions versés par l'Etat

Dans une décision datée du 16 décembre, le tribunal administratif a condamné l'Etat à rembourser les réparations et donc à verser quelque 3.000 euros à la société Scaprim Property Management Hôtel Dieu et environ 17.000 euros aux assureurs. Lors de l'audience tenue début décembre, la préfecture a fait valoir en défense que les dégradations avaient été perpétrées par des "casseurs présents dans le cortège" adoptant les méthodes de "black blocks". Mais selon le tribunal "le compte rendu des opérations de maintien de l'ordre" évoque la présence d'individus "déterminés" et "à risques" qui n'étaient pas "en rupture totale avec la manifestation".

"Dans ces conditions, les dommages résultant des actions de ces manifestants doivent être regardés comme le fait de délits commis à l'occasion d'attroupements ou de rassemblements", qui sont "de nature à engager la responsabilité sans faute de l'Etat sur le fondement de ces mêmes dispositions", a conclu le tribunal. Contactée par l'AFP, la préfecture a indiqué qu'elle n'avait pas encore pris de décision sur un éventuel appel.

En mai dernier, l'Etat avait été condamné à verser un peu plus de 1,4 million d'euros à la Ville de Paris pour l'indemniser des dégâts causés lors des manifestations des "gilets jaunes". Un mois plus tôt, il avait déjà été condamné à verser plus de 1,2 million d'euros à la commune et la métropole de Toulouse pour les mêmes motifs.