Gilets jaunes : la Préfecture de Police avait prévenu les maires d'arrondissement des risques de la manifestation

La Préfecture de Police avait bien alerté les différentes mairies d’arrondissements sur les risques liés au parcours des "gilets jaunes" samedi
La Préfecture de Police avait bien alerté les différentes mairies d’arrondissements sur les risques liés au parcours des "gilets jaunes" samedi © AURORE MESENGE / AFP
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Salomé Legrand et Thomas Vichard
Après les dégradations commises sur la place d'Italie par des casseurs en marge de la manifestation des "gilets jaunes", samedi, le maire du 13ème arrondissement de Paris regrettait l'autorisation du rassemblement par la préfecture de police. Selon un document qu'a pu consulter Europe 1, la préfecture avait alerté les différents maires d'arrondissement des risques de débordements. 

Pour le premier anniversaire du mouvement, la mobilisation des "gilets jaunes" a été perturbée samedi par des casseurs. Surtout sur la place d'Italie, où le monument en hommage au Maréchal Juin a été vandalisé. Sur Europe 1, le maire du 13ème arrondissement, Jérôme Coumet, s'est dit "en colère" après les dégradations, regrettant la tenue de la manifestation dans cet endroit en travaux. "J’avais alerté la préfecture de police sur le sujet", explique-t-il. Mais selon une note qu'a pu consulter Europe 1, la Préfecture de Police avait bien conscience des risques qu'un rassemblement place d'Italie engendrait, puisqu'elle conseillait dès jeudi aux mairies d'arrondissement plusieurs mesures pour éviter les débordements. 

La journée de mobilisation était d'ailleurs classée à risques par la Préfecture de Police, qui demandait de vider les conteneurs à verre, d'anticiper la collecte des ordures ménagères sur les itinéraires prévus et surtout de "procéder à une reconnaissance sur l’ensemble des l’itinéraire, afin de sécuriser d’éventuels travaux de voirie en cours et d’enlever tout objet abandonné sur la voie publique qui pourrait servir de projectile ou présenter un danger potentiel", avant 10 heures samedi. 

Une réunion sur les risques des manifestations chaque vendredi

La préfecture pointe par ailleurs qu'interdire tout parcours qui passerait devant des institutions, des commerces ou des zones de travaux empêcherait tout simplement la tenue de manifestations dans Paris. "Nous avons estimé que la présence de chantier n’était pas un motif juridique valable, il y en a un peu partout dans Paris, si le préfet interdit il ne faut pas que l’arrête soit annulé par le tribunal", confie ainsi une source à Europe 1.

Du côté de la préfecture, on précise qu’une réunion est organisée chaque vendredi à destination des élus de la mairie centrale et des mairies d’arrondissement ainsi que des acteurs économiques de la ville, afin de les informer du niveau de risque anticipé sur les manifestations.

Invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1 dimanche, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a indiqué les interpellations de 173 personnes à Paris en marge de cette manifestation des "gilets jaunes". En tout, 254 manifestants ont été interpellées en France, samedi.