"Gilets jaunes" : en Moselle, un maire prend un arrêté anti-LBD

Les violences policières sont au cœur de nombreuses polémiques depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". © ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à

Le maire de Phalsbourg a pris cet arrêté après que l'ONU a demandé à la France 'une "enquête approfondie" sur l'"usage excessif de la force" lors des manifestations des "gilets jaunes".

L'usage des LBD est symboliquement interdit à Phalsbourg, samedi, à l'occasion de "l'acte 17" des "gilets jaunes". Dany Kocher, le maire sans étiquette de cette commune d'environ 5.000 habitants en Moselle, a pris un arrêté en ce sens, invoquant notamment "la requête de l'ONU qui sollicite une enquête sur l'usage excessif de la force dans le maintien de l'ordre en France".

L'édile justifie par ailleurs sa décision par "la demande fin février du commissariat aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe demandant à la France de suspendre l'usage des lanceurs de balles de défense".

"C'est un arrêté symbolique, légalement je n'ai pas d'autorité sur les gendarmes", a expliqué à l'AFP Dany Kocher. "Mais en tant que citoyen et observateur, je trouve que les réactions du gouvernement sont disproportionnées face aux manifestants", a-t-il poursuivi.

Une demande de l'ONU qui ne passe pas au gouvernement. "On n'a pas attendu" l'ONU "pour faire la lumière" sur les faits de violence qui ont émaillé les défilés des "gilets jaunes", avait réagi Édouard Philippe sur BFMTV après la demande des Nations Unies à la France d'enquêter sur ces faits de violence. "En France, on a un État de droit", avait justifié le Premier ministre, estimant qu'"il faudra expliquer à Madame le Haut-Commissaire l'ensemble des faits d'extrême violence" commis notamment contre "les forces de l'ordre" ou les "biens publics", depuis le début du mouvement, au mois de novembre.

Plus de 13.000 tirs de LBD depuis le début du mouvement. Plus de 13.000 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) ont été enregistrés depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" en novembre, et 83 enquêtes concernant des tirs de cette arme controversée sont en cours, avait annoncé jeudi au Sénat Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Intérieur. Au total, 2.200 manifestants ont été blessés, et près de 1.500 côté forces de l'ordre dans le cadre de la mobilisation des "gilets jaunes", selon cette même source.