Gard : le directeur d'un collège licencié pour avoir dénoncé un viol

L'ex-directeur avait alerté la gendarmerie avant de prévenir sa hiérarchie.
L'ex-directeur avait alerté la gendarmerie avant de prévenir sa hiérarchie. © GUILLAUME SOUVANT / POOL / AFP
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Paul Gobillot a été remercié par sa hiérarchie pour ne pas l’avoir alertée avant de contacter la gendarmerie au sujet d’un viol. L'ex-directeur prépare plusieurs recours devant les prud'hommes et la justice pénale. 

Le directeur d'un collège catholique sous contrat de Saint-Ambroix, dans le Gard, qui était à la tête de l'établissement depuis trente ans, a été licencié pour "faute grave", a annoncé vendredi la direction diocésaine de l'enseignement catholique du Gard.

Le chef d'établissement, Paul Gobillot, a été licencié "suite à des dysfonctionnements répétés et préjudiciables à l'établissement et à plusieurs acteurs de la communauté éducative", affirme le directeur diocésain de l'enseignement catholique du Gard Jérôme Martine, dans un communiqué.

Un élève de 4ème violé par deux autres collégiens. Soutenu par des enseignants, élèves, parents d'élèves, Paul Gobillot, 62 ans, avait été convoqué le 11 juin pour un entretien préalable à son licenciement par l'organisme de gestion de l'établissement (Ogec) puis deux jours plus tard par le diocèse. "On me reproche de ne pas avoir respecté les procédures administratives, d'avoir contacté directement la gendarmerie sans prévenir ma hiérarchie" à propos du viol d'un élève de quatrième par deux autres collégiens de l'établissement de quelque 300 élèves, lors d'un voyage scolaire à Malte en mars, avait assuré Paul Gobillot, qui n'avait pas participé à ce voyage.

Un motif de licenciement "pas lié à la dénonciation du viol". "Les motifs de licenciement ne sont en aucune manière liés au fait qu'il aurait dénoncé un viol", affirme le directeur diocésain dans son communiqué. "Les faits graves qui ont été découverts et lui sont reprochés concernent des manquements majeurs dans l'exercice de ses responsabilités et notamment dans ses obligations, devoirs et missions attachés à sa fonction de chef d'établissement". Le 30 mars, après avoir été informé du viol du collégien, Paul Gobillot s'était rendu à la gendarmerie avec les parents de la victime et avait été entendu en tant que témoin. Deux adolescents de 4e ont ensuite été mis en examen pour "viol en réunion".