Montpellier 1:56
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Yohann Tritz, édité par Gauthier Delomez
Malgré l'appel au calme lancé par la famille d'Aymen, l'adolescent de 14 ans fauché mortellement mercredi soir à Montpellier, la tension est montée d'un cran entre un groupe de personnes et la communauté gitane de la ville, dont est issu le chauffard actuellement recherché par les forces de l'ordre.

Des tensions à Montpellier après la victoire de la France face au Maroc mercredi en demi-finale du Mondial. Un adolescent de 14 ans, Aymen, a été renversé par une voiture en marge des célébrations après le match. Alors qu'une cérémonie d'hommage était organisée en sa mémoire dans son collège, le préfet de l'Hérault a confirmé que le conducteur avait été identifié, mais qu'il restait toujours activement recherché. Le passager du véhicule a par ailleurs été placé en garde à vue, selon une information Europe 1.

En dépit de l'appel au calme prononcé par la famille du garçon, des jeunes ont voulu lancer jeudi soir une expédition punitive contre la communauté gitane, d'où est issu le chauffard.

Des violences avec les CRS, aucun blessé à déplorer

C'est à partir de 19 heures, jeudi, qu'un groupe d'une centaine de personnes s'est rassemblé dans le quartier populaire de la Paillade pour venir en découdre. Ils ont été immédiatement interceptés par des CRS, et des jets de projectiles ont été lancés vers les forces de l'ordre. Ces derniers ont répliqué par du gaz lacrymogène.

Selon la préfecture, il n'y a eu aucun blessé. Seules des poubelles et une voiture ont été incendiées. En parallèle, un appartement d'un Montpelliérain, peut-être en lien avec le drame de la veille, avait été saccagé en guise de représailles. Il a fallu attendre minuit pour que le calme revienne dans la ville.

La peur s'empare de la communauté gitane

Toutefois, la peur s'empare de la communauté gitane. Son porte-parole, Fernand Maraval, s'est rendu à la préfecture vendredi après-midi pour tenter d'apaiser les tensions. Il condamne les actes de jeudi soir. "Quelques petits jeunes qui dégradent et qui viennent avec des armes lourdes pour provoquer des membres de la communauté, qu'on apaise, qu'on calme... On ne veut pas la guerre", affirme-t-il.

"Il ne faut pas tout mélanger", poursuit le porte-parole de la communauté gitane à Montpellier. "Il y a eu ce drame, la justice y répondra. Que justice soit faite. Je ne suis pas là pour juger ce qui s'est passé, mais pour apaiser", confirme-t-il. Selon lui, plusieurs familles gitanes ont préféré fuir, craignant pour leur sécurité.

Les tensions sont surtout attisées sur les réseaux sociaux, avec de nombreux appels à la vengeance. Pour éviter tout nouveau débordement, 160 CRS ainsi que de nombreuses unités de la BAC vont être déployées dans des points stratégiques de Montpellier.