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avec AFP et Virginie Riva
Selon l'Insee, en janvier, le nombre de naissances enregistrées en France a chuté de 13% par rapport à janvier 2020. "Le contexte de crise sanitaire et de forte incertitude a pu décourager les couples de procréer", note l'institut, qui précise que cette baisse est inédite depuis 1975.

La baisse est inédite et spectaculaire. En janvier, le nombre de naissances enregistrées en France a chuté de 13% par rapport à janvier 2020, a annoncé jeudi l'Insee. Cette baisse, note l'institut d'études statistiques, "pourrait être liée" à la pandémie de coronavirus. Les 53.900 bébés nés en janvier 2021 ont pour la plupart été conçus au début du premier confinement, instauré à la mi-mars 2020.

Or, "le contexte de crise sanitaire et de forte incertitude a pu décourager les couples de procréer" ou "les inciter à reporter de plusieurs mois leurs projets de parentalité", observe l'Insee. Autre élément possiblement lié : la peur des mères de contaminer leur nouveau-né.

Par ailleurs, pendant ce premier confinement du printemps 2020, "les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés", observent les auteurs de cette étude, qui notent cependant qu'à l'inverse, le recours à l'interruption volontaire de grossesse "a pu être plus compliqué". En temps normal, les naissance par procréation médicalement assistée représentent 3,5% et demi du nombre total chaque année. 

Une baisse inédite depuis 1975

Depuis 2015, on constate une baisse tendancielle du nombre de naissances, de l'ordre de 2,5% entre 2019 et 2020. Mais la chute observée en janvier est "sans commune mesure avec les baisses qui ont pu être observées dans le passé", souligne l'Insee. "Il faut remonter à 1975 pour observer un phénomène de telle ampleur", ajoute-t-il. A l'époque, cette baisse était la conséquence du premier choc pétrolier qui marquait la fin des Trente Glorieuses et du baby-boom. Les naissances chutaient alors de 14%. Les naissances avaient aussi diminué lors des récessions économiques du début des années 80 et 90. 

Dans les mois à venir, observe l'institut, les statistiques mensuelles des naissances permettront d'évaluer si cette baisse de décembre et janvier relève d'un "phénomène ponctuel en début de pandémie", autrement dit d'un "report des projets de parentalité de quelques mois seulement". Ou au contraire si elle marque le "début d'une tendance plus durable", qui aurait vu la crise sanitaire et économique inciter des couples à reporter durablement, voire à abandonner leur projet de concevoir un enfant.