Enseignement scolaire : l'Assemblée vote un budget en hausse mais avec des suppressions de postes

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avec AFP , modifié à
Ce budget est en hausse de 800 millions d'euro tout en prévoyant la suppression de 2.650 postes dans le secondaire.

L'Assemblée nationale a voté mardi en première lecture le budget de la mission "enseignement scolaire" en légère augmentation mais dénoncé par la gauche pour des suppressions de postes dans le secondaire.

+800 millions. Cette mission qui rassemble l'ensemble des crédits dédiés à l'enseignement public et privé, y compris ceux de l'enseignement agricole relevant du ministère de l'Agriculture, bénéficie d'un budget de 52,3 milliards d'euros (+ 800 millions). La part du ministère de l'Éducation sur cette mission s'élève à 51,1 milliards (+ 1,6%), selon le chiffre du ministère.

"Justice sociale". "L'objectif de ce budget est clair : l'élévation général du niveau scolaire dans notre pays et la justice sociale", a expliqué le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Avec ce budget "nous pouvons continuer la transformation profonde du système éducatif avec la priorité à l'école primaire, c'est-à-dire la maîtrise des savoirs fondamentaux, lire écrire compter et respecter autrui", a-t-il ajouté soulignant "la création de 2.325 postes dans le primaire"

"Cela signifie que le nombre d'élèves par classe va diminuer dans le primaire (...) que l'école rurale sera consolidée. Cela va permettre (...) le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et en REP+. Ce seront 300.000 élèves qui bénéficieront de cette mesure", a détaillé le ministre.

Pour le secondaire, le ministre a évoqué "un volume d'enseignement maintenu en 2019": "Il y a 2.650 moyens (postes, ndlr) en moins mais ils seront compensés par une augmentation du volume des heures supplémentaires", a-t-il expliqué.

Pour le PS, "le second degré paye pour le premier". De très nombreux enseignants se sont mis en grève et ont manifesté lundi partout en France pour protester contre cette baisse d'effectifs, également critiqué par la gauche à l'Assemblée. "Vous annoncez la suppression de 3.500 postes en 2019, dans le second degré, les postes administratifs et dans l'enseignement privé sous contrat, qui se traduiront par une dégradation des conditions de travail", a dénoncé Régis Juanico (app-PS) pour qui "le second degré paye pour le premier".  Le PS a déposé un amendement réclamant l'annulation de la suppression des 2.650 postes du secondaire qui a été rejeté.

Les regrets de LR sur l'apprentissage. A l'opposé, Frédéric Reiss (LR), satisfait par la hausse du budget et la priorité au primaire, a regretté que l'accent n'ait pas été mis sur le développement des parcours mixtes et de l'apprentissage. "Développer la voie professionnelle et l'alternance pour créer de vraie filière d'excellence est indispensable", a-t-il dit.

 

Le budget de la mission sport, jeunesse et vie associative aussi adopté. L'Assemblée nationale a aussi voté dans la nuit de mardi à mercredi en première lecture le budget de la "mission sport, jeunesse et vie associative", dénoncé par des députés comme faisant la part belle aux élites au détriment du sport amateur. Les crédits de l'ensemble de la mission ont été portés à 998,8 millions d'euros pour 2019 (+ 4,1% soit 39,7 millions d'euros supplémentaires). Mais, avec 319,2 millions d'euros, le programme dédié au sport connaît lui un recul de 8,1%. Ceci notamment en raison de la forte réduction du budget consacré à la promotion du sport pour le plus grand nombre (-44,9%). Les crédits du développement du sport de haut niveau connaissent en revanche une hausse de 4,6% tout comme le budget consacré aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 (+ 35,9% avec 65,2 millions d'euros). Enfin, le budget du dernier programme dédié à la jeunesse et à la vie associative, rattaché au ministère de l'Éducation nationale, connaît également une augmentation de 8,9% avec 614 millions d'euros.