Enseignant frappé à Béziers : deux ans de prison ferme pour un père d'élève

Le professeur avait été frappé, notamment au visage, dans l'enceinte de l'établissement.
Le professeur avait été frappé, notamment au visage, dans l'enceinte de l'établissement. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme qui avait frappé un professeur vendredi à Béziers a été condamné lundi à deux ans et demi de prison dont six avec sursis.

Le père d'un élève d'un lycée de Béziers a été condamné lundi à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Béziers et incarcéré pour avoir frappé le professeur de mécanique d'un de ses fils dans son établissement le 8 février.

"Des faits d'une gravité extrême". L'homme âgé de 38 ans a été condamné à trente mois de prison dont six assortis de sursis avec mise à l'épreuve de deux ans. Il comparaissait en détention provisoire, après avoir été interpellé après les faits. "Ce sont des faits d'une gravité extrême", a estimé le procureur Yvon Calvet. "Quand on est dans un établissement scolaire, on est dans un refuge, surtout dans certains quartiers, pour que les élèves oublient certaines choses de l'extérieur, la violence notamment. Vous avez violé votre autorité parentale en agissant de la sorte" a estimé Yvon Calvet avant de requérir 18 mois de prison dont six mois avec sursis mise à l'épreuve.

"J'ai trop écouté mon fils", plaide le prévenu. L'homme s'était présenté vendredi vers 8h30 avec sa compagne à l'accueil du lycée Jean Mermoz de Béziers pour obtenir des explication après l'exclusion pour deux jours de son fils âgé de 15 ans et scolarisé en seconde. Le professeur avait été frappé, notamment au visage, dans l'enceinte de l'établissement. "J'ai trop écouté mon fils quand il m'a expliqué pourquoi il avait été exclu", a assuré le père à la barre. "J'ai douté. Je n'aurais pas dû. Quand j'ai vu le professeur, au lycée, je l'ai appelé, il ne m'a pas répondu. Je l'ai attrapé par le sac, il est tombé et je lui ai porté des coups. J'ai eu un mauvais comportement".

La mère, relâchée, avait pourtant "frappé la première". Les parents avaient été interpellés vendredi. Le mère avait été relâché sans poursuite et le père placé en détention dans l'attente de sa comparution lundi. L'agression avait provoqué l'émoi au sein de l'établissement, professeurs et élèves ayant cessé le travail au cours de la matinée. "C'est un professeur qui prend du temps pour s'occuper de ses élèves", a souligné l'avocat de l'enseignant. "Ce qui est arrivé est impardonnable et je regrette que sa compagne ne soit pas elle aussi présente à la barre. Elle a porté, elle aussi des coups, il y a des témoins et des vidéos pour la poursuivre par la suite. Elle a frappé la première".

"Les faits sont d'une extrême gravité. Mais ils sont à replacer dans un contexte précis", a souligné Me Nadine Pontier pour la défense du père. "Il a quatre adolescents à la maison qu'il ne parvient pas à maîtriser", a-t-elle dit en appelant le tribunal à "adapter sa peine à de plus justes proportions afin qu'il la comprenne".