Enquête sur la disparition à l'Elysée de montres en lien avec le Kazakhgate

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Deux montres ont disparu du palais de l'Elysée. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Deux montres de luxe, supposément offertes par le Kazakhstan à un conseiller diplomatique de l'Elysée, ont disparu du palais présidentiel.

Où sont passées les deux montres de luxe ? Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur la disparition à l'Elysée de deux montres recherchées par les juges qui mènent les investigations sur le Kazakhgate, a indiqué mardi une source judiciaire, confirmant une information du Point.fr. Ces deux montres de luxe intéressent les enquêteurs, qui veulent savoir si elles ont été offertes en 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, par un oligarque du Kazakhstan, Patokh Chodiev, à un conseiller diplomatique de l'Elysée à l'époque, Damien Loras. Cet ancien conseiller a été placé sous le statut de témoin assisté au début du mois de juillet, dans cette enquête sur des soupçons de corruption en marge d'importants contrats conclus par la France avec le Kazakhstan en 2010.

L'Elysée indique la disparition des montres. La présence, des années plus tard, des montres à l'Elysée, au service des cadeaux présidentiels, tendrait à montrer que Damien Loras ne les a pas reçues personnellement. D'après une source judiciaire, la présidence de la République a été saisie d'une demande des juges pour confirmer leur présence au palais présidentiel. Mais selon la même source, l'Elysée a récemment signalé au parquet de Paris la disparition des objets. Le parquet a ouvert une enquête pour vol et recel de vol, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a précisé la source judiciaire. Dans l'enquête dite du Kazakhgate, ouverte en mars 2013 au pôle financier du tribunal de Paris, les juges d'instruction cherchent notamment à établir si la signature des contrats a donné lieu à des versements de commissions illégales à des intermédiaires.

Le Kazkhgate. lls soupçonnent aussi une équipe proche de l'Élysée de s'être activée pour influencer des politiques en Belgique afin de faire passer une loi en faveur de Patokh Chodiev, proche du président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev, et deux de ses associés. Enjeu du coup de pouce : la signature de contrats commerciaux avec Astana. En octobre 2010, lors d'une visite à Paris du président du Kazakhstan, les deux pays avaient annoncé un accord pour la fourniture de 45 hélicoptères EC 145 fabriqués par Eurocopter, filiale d'EADS, devenu Airbus Helicopters, un centre de satellites d'Astrium (EADS) et 295 locomotives Alstom. Montant total des contrats : environ deux milliards d'euros. Cinq personnes ont déjà été mises en examen, notamment pour corruption active d'agent public étranger : parmi elles, l'avocate française de Patokh Chodiev, Catherine Degoul, un ancien préfet et ancien conseiller à l'Elysée, Jean-François Etienne des Rosaies, et l'ex-sénateur UDI Aymeri de Montesquiou.