En France, les journalistes sont des cibles privilégiées de la cyberviolence

La majorité des émetteurs des messages haineux sont des hommes.
La majorité des émetteurs des messages haineux sont des hommes. © SAUL LOEB / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La profession de journaliste est la troisième la plus visée, derrière les politiques et les personnalités publiques. Les émetteurs de messages haineux sont en majorité des hommes.

Les journalistes sont l'une des professions les plus visées en France par les commentaires violents ou haineux sur Internet et les réseaux sociaux, selon une étude publiée mercredi, à la veille de la journée mondiale de la liberté de la presse. L'association Respect Zone, qui milite contre la cyberviolence, a publié mercredi un baromètre inédit, réalisé par les sociétés Dentsu Consulting et Netino by Webhelp à partir d'une analyse des commentaires sur les pages Facebook de 24 grands médias français (à partir d'un échantillon de 10.000 commentaires sélectionnés aléatoirement en mars, avant éventuelle modération).

Troisième profession la plus visée. En outre, l'étude a recensé sur douze mois tous les messages sur les réseaux sociaux incluant certaines injures ciblant spécifiquement les médias ("merdias", "journalopes"…). D'après cette étude, "45.000 messages de commentaires cyberviolents sont recensés par mois à l'encontre des journalistes et de leur média", soit 1% des commentaires postés sur les 24 pages de médias analysées. Ce qui fait des journalistes "la 3ème profession la plus visée" par les cyberviolences, derrière les hommes et femmes politiques et les personnalités publiques (acteurs, animateurs télé…).

"Torrents d'injures". L'analyse fait par ailleurs ressortir un flux constant de commentaires cyberviolents contre les journalistes, même si l'élection présidentielle a engendré une forte augmentation des insultes. Autre enseignement, les émetteurs de messages, lorsqu'ils précisent leur sexe, sont en grande majorité des hommes (61,2%). "Les torrents d'injures faits aux journalistes sont inacceptables et nuisent à la démocratie. Mettre en lumière les offenses et les cyber-lynchages subis par les journalistes était urgent", a estimé Philippe Coen, président de Respect Zone, dans un communiqué présentant les conclusions de ce baromètre qui quantifie pour la première fois l'ampleur de ce phénomène.