Grève SNCF : des voyageurs stressés mais pas de cohue dans les gares

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avec AFP et Marion Gauthier , modifié à
La situation était parfois confuse au premier jour des vacances de Noël, alors que la grève des cheminots et un avis de tempête menacent la circulation des trains, mais aucune cohue n'a été constatée dans les gares parisiennes. Des trains sont en revanche annulés dimanche matin pour des raisons météo.  

Entre grève des cheminots et avis de tempête, le week-end des départs en vacances de Noël promettait d'être délicat pour certains voyageurs de la SNCF. Ce samedi, beaucoup de Français entreprenaient en effet de rejoindre leur famille en train, dans des conditions encore floues pour une partie d'entre eux, fatigués par ces perturbations à répétition. Mais dans les gares, c'est plutôt le calme qui régnait, les voyageurs s'étant organisés à l'avance au point que plusieurs trains sont partis avec de nombreuses places vides. 

Les informations à retenir : 

  • La situation était plutôt calme dans les gares samedi, et plusieurs trains circulent avec des places vides
  • La SNCF a estimé que le trafic était "raccord" par rapport aux prévisions de vendredi
  • Des trains entre Bordeaux et Toulouse sont annulés dimanche en raison de la tempête

Un trafic "raccord" par rapport aux prévisions

La compagnie s'était voulue rassurante, promettant qu'elle aurait assez de sièges pour faire voyager les quelque 850.000 personnes qui avaient réservé sur les TGV et Intercités jusqu'à dimanche, quand bien même elle ferait rouler moins de 60% des trains. Mais dans la pratique, la situation pouvait avoir des allures de casse-tête : 53% des passagers ayant déjà réservé un billet de TGV ont vu leur train confirmé et 15% ont été replacés d'office dans un train partant le même jour. Les 32% restants devaient échanger eux-mêmes leurs billets, une tâche qui s'avérait parfois ardue, voire impossible.

Samedi, la SNCF a assuré que tout était "raccord" par rapport à ses prévisions de la veille. "C'est du sur-mesure", a déclaré à l'AFP un porte-parole, précisant que l'objectif de faire voyager 850.000 détenteurs de billets jusqu'à dimanche était maintenu. La compagnie a prévu samedi et dimanche de faire rouler la moitié des TGV, 30% des TER et 20% des Transilien, ainsi qu'un Intercités sur quatre.

Calme dans les gares, des trains partent avec des sièges vides

Si la majorité des voyageurs se disent fatigués des perturbations et des difficultés pour rejoindre leur lieu de vacances, la journée de samedi n'a pas donné lieu à des scènes de cohues dans les gares, alors que la SNCF craignait de voir se répéter les bousculades de Noël 2018 à Paris-Bercy. Ainsi, samedi matin, dans une gare Montparnasse encore peu remplie, la situation était plutôt calme. Entouré de ses deux fils, Damien a cru jusqu'au dernier moment que son train pour Brest resterait en gare. "On a commencé à imaginer qu'on passerait Noël à Paris sans pouvoir aller chez les grands-parents, ça aurait été très triste", témoigne-t-il au micro d'Europe 1, poussant "un grand ouf de soulagement". 

Matthieu, lui aussi, aperçoit "le bout du tunnel", après avoir réussi à obtenir une place dans un TGV affiché. "J'ai eu trois annulations de billets, au bout d'un moment j'étais un peu désespéré", raconte-t-il. Mais, prudent, il attend cependant que le train soit parti pour prévenir ses parents de son arrivée. "Tant que je suis pas dans le train, rien n'est gagné", s'amuse-t-il. 

Quelques heures plus tard, à la mi-journée, la foule restait clairsemée, au point que plusieurs trains sont partis avec des sièges vides. Beaucoup de voyageurs ont renoncé à prendre le train, ou ont privilégié un autre moyen de transport. S'il a finalement vu son train confirmé, Henri avait prévu plusieurs plans de secours au cas où. "Quand on a su qu'il y avait une grève, on a mis en oeuvre tous les moyens possibles pour rejoindre notre destination (...) on avait pris nos précautions avant l'annonce de la circulation de notre train (...) On a loué une voiture qu'on a pu annuler", raconte-t-il.  

Des précautions qui finissent cependant par coûter de l'argent, comme le regrette James, venu de La Réunion. "Pour réserver des bus à la dernière minute, louer des voitures, faire du covoiturage, il faut avoir de l'argent pour payer tout ça en complément", rappelle-t-il. 

Des trains annulés dimanche

Autres contraintes ce week-end : les intempéries qui touchent la façade atlantique et le sud-ouest de la France. Ainsi, la circulation des trains entre Saint-Étienne et Lyon restait interrompue samedi matin selon la SNCF, après la chute d'un gros arbre sur une caténaire. Cette ligne TER est la plus fréquentée de l'Hexagone. D'autres perturbations pourraient être entraînées par la tempête Fabien, qui devrait arriver sur les côtes aquitaines samedi. 

La SNCF a d'ores et déjà annoncé qu'aucun train ne circulerait dimanche matin sur les axes Bordeaux-Toulouse ni Bordeaux-Hendaye jusqu'à midi, en raison de la présence probable d'objets ou d'arbres sur les voies à la suite du passage de la tempête Fabien.