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François Coulon, édité par Mathilde Durand
Dans plusieurs villes de Bretagne, notamment Lannion dans les Côtes d'Armor, les scènes de violences urbaines se multiplient depuis la fin du confinement. Les policiers sont directement visés. Pour ces derniers, la fermeture des discothèque accroît le phénomène. Le syndicat UNSA Police demande des CRS en renfort chaque week-end. 

Le phénomène inquiète policiers et gendarmes de Bretagne. Depuis la fin du confinement, les rassemblements de dizaines de jeunes très alcoolisés, qui dégénèrent en violences contre les policiers, se multiplient dans des villes d'ordinaire paisibles telles que Brest, Douarnenez, Quimperlé, ou encore Lannion, dans les Côtes d'Armor. Dans cette petite ville de 20.000 habitants, trois fonctionnaires ont même été victimes d'un guet-apens dans la nuit de dimanche à lundi. En deux semaines c’est la troisième attaque en règle contre les forces de l’ordre

La fermeture des discothèques comme explication

Cédric et ses deux collègues se sont retrouvés piégés entre deux barrières. "On a été pris dans un guet-apens, une cinquantaine d'individus qui voulait vraiment casser du flic. Une véritable scène de guérilla urbaine", confie-t-il. "On n'aurait jamais cru trouver ça, ici, à Lannion dans les Côtes d'Armor. Je ne comprends pas cette violence envers nous."

Certains policiers et gendarmes pointent la fermeture des discothèques en guise d’explication : elles joueraient un rôle de soupape qui fait actuellement cruellement défaut. Les commerçants de Lannion déplorent des effectifs policiers nocturnes très insuffisants.

"J'ai tenu une demi-heure sans police face à cinquante personnes devant en protégeant des clients. On a mis des blessés à l'intérieur du bar pour les aider", raconte Emmanuel, patron du café Le Barn's. "Le déclencheur c'est la sortie du Covid, l'affaire Traoré. Ils se regroupent pour se faire la police."

Des CRS demandés en renfort

"Ce sont les réseaux sociaux, c'est mondial maintenant", ajoute le commerçant. "Avant la communication mettait des heures à arriver dans la campagne, maintenant elle sort sur Internet et va aussi vite à Lannion, qu'à Paris ou à New York."

Le syndicat UNSA Police demande, en urgence, des renforts de CRS tous les week-ends pour arrêter cette escalade de la violence.