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Mathilde Durand
Des heurts avec les forces de l'ordre ont éclaté après la mort d'un jeune à Montigny-lès-Cormeilles dans le Val-d'Oise. "Certains se servent d'un accident, qui est reconnu par les forces de l'ordre, par la justice, pour continuer de véhiculer cette haine anti-flic", déplore sur Europe 1 David Le Bars, secrétaire général des commissaires de la police nationale. 
INTERVIEW

Des heurts ont éclaté dans le Val-d'Oise après le décès d'un jeune homme à mini-moto, percuté par un train mercredi. L'intervention des policiers, au moment de faire les constatations et de mettre en place un périmètre de sécurité, a été relayée sur les réseaux sociaux. Et plusieurs tweets mettent en cause les forces de l'ordre dans la mort du jeune homme. "Certains se servent d'un accident, qui est reconnu par les forces de l'ordre, par la justice, pour continuer de véhiculer cette haine anti-flic", déplore David Le Bars, secrétaire général des commissaires de la police nationale. 

Une "haine anti-flic"

"Il faut dénoncer les responsables, je le fais depuis plusieurs semaines, depuis plusieurs mois. Tous ceux qui ont la haine anti-flic chevillée et qui se servent d’événements dramatiques, tristes pour véhiculer cette haine anti-flic, ce sont les ennemis de la République. Ces personnes là sont responsables des violences urbaines", ajoute-t-il. "Les violences urbaines ce sont d'abord des policiers blessés, beaucoup de matériels dégradés. Qui sont les victimes encore une fois ? Ce sont des citoyens. Et c'est totalement inacceptable."

Le représentant pointe du doigt les déclarations de certains élus locaux, journalistes ou avocats. "Tous ces gens qui affirment ce qu'on ne sait pas : qui était hier à Montigny ? La police qui est intervenue après l'accident. Qui a la vérité finalement ? C'est l'institution policière qui fait l'enquête, la justice, et aujourd'hui ces deux institutions sont contestées."

Changer le regard sur la police

Ces heurts s'ajoutent à une liste plus longue d'altercations récentes entre les forces de l'ordre et des riverains de certains quartiers. Le tout dans un contexte de polémique autour de violences policières. "Ce malaise, il ne faut pas le nier. Je fais partie de ceux qui sont parfaitement ouverts à l'idée qu'on a beaucoup de choses à revoir chez nous, mais encore une fois il ne faut pas non plus se tromper de coupable", assure David Le Bars.

"Il faut revoir la façon dont on veut que notre police travaille dans le futur en tenant compte des dix, vingt, trente dernières années. Le sujet est très simple : on a une police aujourd'hui qui est regardés sous son activité répressive : le maintien de l'ordre, la répression des violences urbaines…", souligne-t-il. Une rupture de confiance qui dégrade l'image de la police, qui n'est plus regardée comme étant au service des citoyens. 

"Il faut qu'on arrive à démontrer tout cela et pour cela il faut qu'on se réforme aussi en interne", explique le représentant. "La police nationale a besoin de s'exprimer et pas seulement à travers la voix de syndicalistes comme je le fais. Il faut qu'on arrive à mieux communiquer, à se défendre avec les images. Aujourd'hui on est affaibli par une guerre des images : quelques images détournées de leur véracité et ensuite on a des violences urbaines."

"Il faut aussi que ceux qui sont chargés de défendre l'institution Police nationale, ceux qui sont garants de l'ordre républicain, prennent la parole", ajoute David Le Bars. "Il faut que notre classe politique soit soudée sur ce sujet, qui est un sujet d'union nationale". Selon lui, la question de la sécurité sera un enjeu des prochaines élections.