"En 3e et 4e, 100% des élèves ont déjà vu de la pornographie"

  • Copié
AW , modifié à
Le gynécologue Israël Nisand qui intervient dans les établissements scolaires s'inquiète de l'impact de la pornographie sur la sexualité des ados.
INTERVIEW

"La pornographie, c'est comme un coup de poing donné à des petits cerveaux en cours de fabrication". Invité lundi de l'émission "Il n'y en a pas deux comme elle", le professeur Israël Nisand, chef du pôle de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg, s'est alarmé de l'emprise du porno sur la sexualité des adolescents.

"Des fellations collectives dans les toilettes". Le professeur Israël Nisand qui passe deux heures chaque semaine dans des écoles, pour parler de sexualité avec les ados a raconté avoir déjà été sollicité par des directeurs d'établissements car il y avait "des fellations collectives dans les toilettes de leur collège". "Et ce n'était pas dans des établissements de quartiers difficiles, c'était dans des établissements de centre-ville", a-t-il précisé.   

"On est devant un phénomène que tout le monde connaît et que tout le monde cherche à cacher sous le tapis parce que pour le régler, il faudrait que l'on se mette autour d'une table et que l'on dise : 'la santé de nos jeunes femmes, c'est important'", a-t-il dit.

"Dans les classes de 3e et 4e, 100% des élèves ont déjà vu de la pornographie", a-t-il estimé. "Il y en a qui arrivent à se mettre à distance car il y a eu des parents qui ont pu commenter et mettre des paroles. Pour les autres, la pornographie sans paroles d'adultes à coté, c'est de la barbarie", a-t-il dénoncé.

Exposés à des scènes de zoophilie. "Le porno a un aspect fascinant pour les 9-10 ans, certains ne peuvent plus s'en décoller", a-t-il relevé. Et le professeur de gynécologie de raconter que juste avant les vacances, un jeune lui a demandé : "monsieur, comment ça se fait que les filles elles sucent le sexe des animaux ?". "Je lui ai répondu que cela n'existait pas mais il a donné l'adresse du site. Alors j'ai dit que les filles qui sont obligées de faire cela sont les plus pauvres des plus pauvres parce qu'il y a des andouilles qui achètent cela", a-t-il poursuivi.

Pour lui cette exposition à de telles images est un fléau : "comment voulez-vous qu'à douze treize ans, on ait le recul critique nécessaire pour se mettre à distance de l'image ?", a-t-il dénoncé.

Retrouvez l'intégralité de l'émission :