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Nina Droff / Crédit photo : LOIC VENANCE / AFP
Avant la prison, qui reste la dernière alternative, des mineurs sont placés dans des CEF, des centres éducatifs fermés et accompagnés par des éducateurs. Et ils sont des dizaines a avoir été dirigés vers ces dispositifs de prise en judiciaire, après avoir participé aux émeutes. Europe 1 vous explique leur fonctionnement.

Parmi les 3.000 personnes interpellées depuis le début des émeutes, une grande partie sont des mineurs. Parmi eux, certains s’en sortent avec un simple rappel à la loi, d’autres sont dirigés vers différents dispositifs de prise en charge judiciaire de mineurs. Une dizaine ont par exemple été placés dans des CEF, des centres éducatifs fermés et accompagnés par des éducateurs, la dernière alternative à la prison. Et plusieurs politiques comme David Lisnard demandent notamment l’augmentation du nombre de ces structures.

 

Entre 30 et 40% de récidive

Les CEF sont des foyers sous surveillance permanente qui accueillent des jeunes de 13 à 18 ans, dans le cadre d’une procédure judiciaire. Les séjours durent en moyenne six mois, renouvelable une fois. "Ce sont des jeunes qui multiplient les passages à l'acte. On estime qu'ils ne doivent pas aller en prison. Rien ne justifie qu'ils soient incarcérés. Mais pour autant, ils peuvent pas rentrer chez eux puisque s'ils sont chez eux, ils vont réitérer. Donc la solution intermédiaire est à la fois coercitive et éducative : c'est le centre éducatif fermé", explique Jean-Pierre Ronsenczvieg, ancien président du tribunal pour enfant de Bobigny.

Dans ces centres, les jeunes bénéficient d’un suivi pédagogique individualisé pour poursuivre leur éducation en vue d’une réhabilitation. Parfois cela fonctionne : "dans un certain nombre de situations, des jeunes placés en CEF ne se retrouvent pas à nouveau condamnés. Avec 27 personnes qui s'occupent d'eux pendant six mois pour 700 euros par jour et par mineur, heureusement", détaille-t-il. Mais, il y a aussi des ratés : "40% vont réitérer et, pour le coup, vont être incarcérés", ajoute Jean-Pierre Ronsenczvieg. Il existe en France 52 structures de ce type qui peuvent chacune accueillir jusqu’à 12 jeunes.