Les émeutes du mois de juillet après la mort de Nahel n'ont pas épargné la ville de l'Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne. 1:35
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Inès Zeghloul, édité par Loane Nader // crédit photo : JOEL SAGET / AFP
Ce jeudi, la Première ministre annonçait des mesures de lutte et de répression de la délinquance. Pénalisation, stages de responsabilité parentale, peines de travaux d'intérêt général... Ce sont désormais les parents des émeutiers qui sont sur le banc des accusés et qui devront payer les dommages des dégradations commises par leurs enfants mineurs.

Les annonces d'Élisabeth Borne pour lutter et réprimer la délinquance après les émeutes de juillet sont l'occasion pour les témoins de ces violences urbaines de se rappeler leur ampleur. Sur la façade des halles de sa ville, Matthieu, un habitant de l'Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne observe encore les stigmates des nuits d'émeutes survenues dans tout le pays, suite à la mort du jeune Nahel. Devant lui, des vitres cassées par les émeutiers, certains d'entre eux, mineurs. Mais pour ce l'Haÿssiens, il est difficile de blâmer leurs familles. 

"Peut-être que ces fameux jeunes n'ont pas dit à leurs parents 'oui j'ai participé à ceci ou à cela'. Qu'est-ce qu'il va faire le père ou la mère ? Il va empêcher ses enfants de sortir ? Je ne pense pas que ça fasse quelque chose", estime Matthieu au micro d'Europe 1. Mais si le pire est arrivé, c'est parce que les parents ne sont pas assez impliqués, conteste de son côté Touria, accompagnée de sa fille cadette. "J'ai une fille qui est adolescente, j'aime bien être informée d'où est-ce qu'elle va. Elle sait à quelle heure elle doit rentrer. Je ne pense pas que ce soit être stricte, c'est juste mettre un cadre."

"C'est encore choquant"

Dans cette commune de 30.000 habitants, il y a quatre mois, plusieurs individus ont attaqué le domicile du maire à l'aide d'une voiture bélier. Reda, un autre riverain, a vu toute la scène se dérouler sous ses yeux. "C'est encore choquant et les gens en parlent toujours. Je ne pensais pas qu'il y avait des jeunes aussi violents dans notre ville", réalise-t-il. 

Et pour Reda, il n'y a pas de doutes, "le gouvernement est obligé de réagir et prendre des mesures strictes pour que ça se stoppe. Il faut taper dans la poche, c'est comme les PV, il faut faire la même chose pour les parents. J'ai deux enfants, je les surveille. Demain, ils font une bêtise, je paye, c'est normal." Chez lui, la solution existe depuis que les enfants sont tout petits, car ils ne sortent jamais seuls.