Effondrement mortel à Roissy en 2004 : ADP condamné à 225.000 euros d'amende, la peine maximale

En 2004, l'effondrement du terminal 2E de Roissy avait fait quatre morts et sept blessés.
En 2004, l'effondrement du terminal 2E de Roissy avait fait quatre morts et sept blessés. © AFP
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avec AFP , modifié à
Quinze ans après l’effondrement du toit du terminal 2E de Roissy en 2004, le groupe Aéroports de Paris a été condamné à la peine maximale de 225.000 euros.

Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné mercredi le groupe ADP (Aéroports de Paris) à la peine maximale de 225.000 euros d'amende, quinze ans après l'effondrement du terminal 2E de Roissy qui avait fait quatre morts et sept blessés.

Amendes également pour les trois sous-traitants. Les trois sous-traitants du gestionnaire du deuxième aéroport européen ont également été condamnés à des amendes : 150.000 euros contre le bureau de certification Bureau Veritas, 100.000 euros contre le bureau d'études Ingerop ainsi que le constructeur GTM (filiale de Vinci).

Le tribunal a en partie suivi les réquisitions du parquet, notamment celles concernant ADP. Lors du procès en décembre, les avocats des quatre sociétés avaient, eux, demandé la relaxe.

Un bâtiment qui ne devait "ressembler à aucun autre". Au petit matin du 23 mai 2004, le toit de l'aérogare avait cédé, entraînant la destruction d'une partie de ce terminal en forme de tunnel de verre et de béton inauguré à peine onze mois plus tôt, et dont ADP voulait faire "la vitrine de la France".

Six arcs en béton et quatre passerelles s'étaient effondrés sur une trentaine de mètres, tuant quatre voyageurs étrangers de 27 à 37 ans - deux Chinois, une Libanaise, une Ukrainienne - et blessant sept personnes, dont des employés et des policiers travaillant sur la plateforme. Les débats avaient mis en lumière les défauts de ce bâtiment à 650 millions d'euros dessiné par l'architecte Paul Andreu, concepteur de l'Opéra de Pékin aujourd'hui décédé, et qui ne devait "ressembler à aucun autre".

Également des contraventions pour les blessures. Le tribunal a également condamné les quatre prévenus à des contraventions pour les blessures les moins lourdes (7.500 euros pour ADP, 6.000 euros pour Bureau Veritas et 5.000 euros pour GTM et Ingerop). Ils devront aussi publier des extraits du jugement dans les journaux Le Moniteur et Les Échos. Les avocats d'ADP n'ont pas souhaité réagir.

Ce jugement est rendu alors que l'Assemblée nationale examine à partir de mercredi en nouvelle lecture le projet de loi Pacte qui prévoit la privatisation d'ADP, qui gère directement ou indirectement 26 aéroports dans le monde (281,4 millions de passagers en 2018).