Les Français sont majoritairement favorables à l'installation d'éoliennes. 5:58
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Antoine Terrel , modifié à
Au micro d'Europe 1, Edouard Lecerf, ​directeur Général adjoint de BVA, commente les principaux enseignements du sondage publié mardi par son institut sur le rapport des Français à la transition écologique, et aux efforts financiers qu'ils sont prêts à accepter. "Il y a une montée en puissance très forte de l'urgence climatique", assure-t-il. 
INTERVIEW

Le chemin reste encore long, mais les consciences évoluent. Selon un sondage BVA exclusif pour le Nexans Climate Day, qui se tient ce mardi à l'hippodrome de Longchamps, et qu'Europe 1 a pu consulter, un Français sur trois se dit prêt à consacrer un peu de son budget pour lutter contre le réchauffement climatique, soit 1% à 5% de ce qui reste une fois toutes les factures honorées. Au micro d'Europe 1, Edouard Lecerf, ​directeur Général adjoint de BVA, a commenté les principaux aspects de cette étude. 

Le principal enseignement, analyse-t-il, cC'est sans doute la question du rapport entre cette urgence climatique et la crise sanitaire" du coronavirus. Aujourd'hui, ajoute-t-il, "il y a une sorte de triptyque dans l'esprit de chacun, avec potentiellement une crise économique et sociale, une crise sanitaire, et une crise d'urgence climatique". Et alors qu'on aurait pu craindre que la crise sanitaire relègue la crise écologique au second plan dans l'esprit des gens, pour près de 40% des Français, "elle est encore plus prioritaire", indique l'étude BVA. Ce chiffre est encore plus élevé chez les jeunes.

"On voit bien qu'il y a une montée en puissance très forte de cette urgence climatique", poursuit Edouard Lecerf, comme si cette crise sanitaire avait été "un élément de plus pour montrer que l'homme dans la nature a une place particulière et fragile".

Sur la voiture électrique, "c'est un peu 50/50"

Par ailleurs, les énergies renouvelables sont majoritairement approuvées par les Français. 85% des sondés sont ainsi favorables à l'installation de panneaux solaires. Le chiffre est un peu plus bas pour les éoliennes terrestres, mais reste majoritaire (66%). "C'est une des solutions dans l'arsenal que les Français envisagent aujourd'hui", commente Edouard Lecerf. "Lorsque vous faites un effort contre le réchauffement climatique, vous avez envie de voir des éléments concrets. Une éolienne, des panneaux solaires, c'est tangible, c'est visible."

Sur la voiture électrique, en revanche, "c'est un peu 50/50", concède l'invité d'Europe 1, mais "on est en train de faire des progrès". Comment expliquer l'hésitation de nombreux Français ? "D'abord, il y a un coût d'accès. Les Français ont encore le sentiment que c'est compliqué et que c'est un peu plus cher", explique Edouard Lecerf. "Le deuxième élément, c'est ensuite dans l'usage. Est-ce que je vais pouvoir rouler aussi facilement qu'avec ma voiture thermique ? Il y a une sous-estimation incroyable des Français sur le nombre de bornes de recharge électrique. Ils ont le sentiment qu'il y en a beaucoup moins."

Le bilan écologique de la voiture électrique est en outre contesté : si elle rejette moins de CO2, la production d'électricité est encore loin d'être majoritairement verte (en France, 72% vient du nucléaire...); une problématique à laquelle il faut ajouter celle de la production et du recyclage de ses composants (la batterie, notamment), dont l'impact pour la planète reste largement méconnu.