Difficultés scolaires des collégiens : Philippe Coléon, PDG d'Acadomia, met en cause la crise sanitaire

Philippe Coléon, PDG d'Acadomia, était l'invité d'Élisbaeth Assayag dans "La France bouge".
Philippe Coléon, PDG d'Acadomia, était l'invité d'Élisbaeth Assayag dans "La France bouge". © Europe 1
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Romain Rouillard
Invité d'Elisabeth Assayag dans "La France bouge" ce mardi, Philippe Coléon, PDG d'Acadomia, a réagi aux propos tenus par Gabriel Attal dans les colonnes du "Parisien" à propos du niveau global des collégiens. Il confirme les difficultés éprouvées par de nombreux élèves, en partie héritées, selon lui, de la crise sanitaire.

Elles devaient fournir une photographie du niveau moyen des collégiens. Les tests de français et de maths, passés pour la première fois par les élèves de 4e, en début d'année, ont livré leur verdict. Et les résultats "ne sont pas satisfaisants et sont même... plutôt inquiétants", a déclaré ce mardi Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, dans les colonnes du Parisien

Dans le détail, il en ressort qu'un peu plus de la moitié des élèves ne parviennent pas à lire convenablement et ne maîtrisent pas la résolution de problèmes mathématiques. Si Gabriel Attal souligne une progression globale en 6e, il pointe également un niveau qui "stagne, voire régresse" jusqu'à l'arrivée en 4e. Pour évoquer ces difficultés qui persistent sur les bancs du collège et qui entravent l'acquisition des fameux savoirs fondamentaux, La France bouge a reçu Philippe Coléon, PDG d'Acadomia, entreprise spécialisée dans le soutien scolaire à domicile. 

"Lorsqu'il vous manque des briques..."

Au micro d'Europe 1, le dirigeant confirme les conclusions dressées par le locataire de la rue de Grenelle, notamment en mathématiques. Il évoque, entre autres, la responsabilité de la crise sanitaire, au cours de laquelle les confinements successifs ont contraint les élèves à suivre leurs enseignements à distance. "Je pense que l'on n'a pas suffisamment fait le bilan des dégâts du Covid-19 sur les enfants. Les mathématiques, c'est une construction brique par brique. Et lorsqu'il vous manque des briques, vous avez du mal à progresser", argue Philippe Coléon. 

D'où l'intérêt de revenir un an, parfois même deux ans en arrière, afin de reconsolider certaines bases. "Ces années Covid ont été des années très difficiles d'apprentissage et un professeur de mathématiques de 4e est là pour faire le cours de 4e, pas de 5e, ni de 6e. Donc, il faut reconstruire, aider", plaide-t-il. Philippe Coléon évoque ainsi la mission confiée par les parents d'élèves à Acadomia, à savoir "redonner confiance et revoir les fondamentaux. Ce sont des choses qui ont peut-être été vues un peu rapidement, en raison notamment de programmes non terminés".

Innumérisme

Certains élèves sont même victimes d'innumérisme, l'équivalent de l'illettrisme, mais adapté aux mathématiques. "Concrètement, c'est la difficulté de relier le 9 et le 3 pour lire 93", illustre Philippe Coléon qui confirme d'ailleurs que les mathématiques trônent en tête des demandes de soutien scolaire auprès d'Acadomia, devant l'anglais qui devance désormais le français.

Au-delà de l'effort purement pédagogique, destiné au rattrapage de certaines bases mal acquises, "on a beaucoup plus de demandes autour de l'organisation de l'enfant, de la confiance et de la méthodologie", par rapport à la période précédant le Covid-19, rapporte Philippe Coléon.