Cette parade contre les déserts médicaux inquiète les médecins. 1:17
  • Copié
Nina Droff
Après l'adoption d'une proposition de loi sur les infirmiers en pratique avancée (IPA) par l'Assemblée nationale, les médecins montent au créneau. La mesure doit étendre la prescription de médicaments aux "infirmiers experts" afin de lutter contre les désert médicaux. Un risque pour la fiabilité des diagnostics, alerte Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre.

Les députés ont adopté ce jeudi une proposition de loi inédite sur les infirmiers en pratique avancée (IPA). Avec ce texte, les patients pourront aller directement chez des infirmiers en pratique avancée. Ces derniers peuvent donc prescrire des traitements - une parade contre les déserts médicaux. Une nouveauté que désapprouvent largement les médecins. Cela serait même dangereux, estime Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre.

"On a des étudiants en médecine qui ont une formation qui dure dix ans et qui ne peuvent pas prescrire avant sept ans et demi en libéral", déclare Jérôme Marty à Europe 1. "Et on a des infirmières qui, au bout de trois années de formation d'infirmières et trois ans d'exercice infirmières se voient formées sur deux ans avec quatre mois de cours et six mois de stage. Et dans la loi, il est dit que celles-ci vont aller officier dans des zones où les médecins ne sont pas disponibles. Et ça, ce n'est pas possible."

La nécessité d'un diagnostic différentiel

Jérôme Marty alerte sur les risques des diagnostics après l'adoption de la proposition de loi par l'Assemblée nationale : "Quand j'ai quelqu'un qui vient avec des douleurs abdominales, ça peut être certes des problèmes digestifs, mais ça peut être des problèmes vasculaires. Ça peut être des problèmes cardiaques et c'est ma formation de médecin qui me permet d'avoir un diagnostic différentiel. Ce n'est pas quelques mois de formation et tout ce qui vous permet d'avoir un diagnostic différentiel."