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Chloé Lagadou // Crédit photo : Stephane DUPRAT / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les émeutes auront mis en lumière l'important trafic de feux d'artifice en France. Arme préférée des émeutiers contre les forces de l'ordre, il n'a jamais été aussi facile de se procurer des mortiers d'artifice, malgré l'interdiction de vente aux particuliers. En seulement quelques clics sur les réseaux sociaux, des centaines d'offres sont à la portée de tous.

Le 14-juillet sera sous haute tension cette année. Après une semaine d'émeutes dans certains quartiers, le relatif retour au calme fait craindre aux autorités une nouvelle poussée de violence à l'occasion de la fête nationale. Certaines communes ont décidé d'annuler leur feu d'artifice. Et pour tenter d'éviter que la situation dégénère, près de 45.000 policiers et gendarmes seront mobilisés sur le territoire dès ce jeudi. Autre mesure, la vente d'engins pyrotechniques a été interdite aux particuliers. 

Des offres à la pelle sur les réseaux sociaux

Ces engins, particulièrement prisés des émeutiers, connaissent un succès phénoménal sur le marché noir. Et s'en procurer est d'une facilité déconcertante. En quelques clics sur les réseaux sociaux et messagerie instantanée, on trouve des revendeurs de feux d'artifice. Dans une boucle Telegram intitulés "Mortiers, pétards", les annonces s'enchaînent. 120 euros pour dix mortiers ou 30 euros pour deux avec un envoi dans toute la France. Autre proposition : un carton de 50 mortiers de taille moyenne pour 250 euros. Pour passer commande, un code secret, le paiement se fait à l'avance et en cryptomonnaie. Une technique rodée qui permet aux revendeurs de passer en dessous des radars. 

"Le post Telegram ou Snapchat a une durée de vie très courte. En quelques jours, on n'a pas le temps de pouvoir remonter la filière et procéder aux interpellations", explique au micro d'Europe 1 Réda Belhaj, porte-parole du Syndicat général de la police (SGP). 

Un travail de fourmi

"Vous avez un marché parallèle dans les quartiers qui était déjà développé dans d'autres domaines comme le trafic de drogue, la contrefaçon. Donc eux ont déjà un réseau, ils ont la technicité, la stratégie. Mais vous avez aussi des opportunistes un peu geek via les réseaux sociaux. Et c'est très compliqué pour nous en très peu de temps de remonter toutes ces filières", poursuit-il. 

Mais ce travail de fourmi porte tout de même ses fruits depuis le début des émeutes et le renforcement des contrôles de police. Près de 150.000 mortiers d'artifice ont été saisis en France depuis la fin du mois de juin.