Des investisseurs s'impliquent contre les antibiotiques dans la viande

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Des vaches. Image d'illustration. © MARCEL MOCHET / AFP
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avec AFP , modifié à
Des fonds d'investissement demandent à de grandes chaînes de restauration de cesser l'utilisation d'antibiotiques à visée non thérapeutique pour leur viande. 

L'utilisation abusive d'antibiotiques chez les animaux d'élevage est dangereuse et doit être freinée : tel est le message qu'un groupe de 54 investisseurs institutionnels a adressé à une dizaine de grandes chaînes de restaurants américaines et britanniques, dont McDonald's et Domino's Pizza.

Vers des bactéries résistantes. "En tant qu'investisseurs gérant plus de 1,5 milliard de dollars d'actifs, nous vous écrivons pour vous faire part de nos inquiétudes quant à la sur-utilisation systématique d'antibiotique dans l'élevage", relève ainsi une des lettres envoyées mi-mars aux géants de la restauration rapide et rendue publique lundi.  "Environ 80% des tous les antibiotiques utilisés aux Etats-Unis et 45% au Royaume-Uni sont consommés par les animaux d'élevage et il existe un risque important que cela conduise à des bactéries résistant aux médicaments", ajoute le document.

La campagne vise à "inciter à mettre fin à l'utilisation à visée non thérapeutique d'antibiotiques importants pour la santé humaine dans les chaînes d'approvisionnement en viande" de ces restaurants, indique un communiqué des organisations à l'origine de l'appel, Fairr et ShareAction. 

Une baisse des ventes possible. Parmi les signataires des lettres figurent les fonds britannique Aviva Investors et Coller Capital, français Natixis Asset Management, néerlandais Actiam, ou américain Boston Common Asset Management. Jouant sur la corde sensible de la réputation des chaînes visées, ils soulignent qu'une "couverture médiatique négative et des campagnes lancées par la société civile peuvent faire baisser les ventes et affecter la fidélité des consommateurs". Au-delà des possibles atteintes à la réputation se posent aussi des risques réglementaires puisque les autorités européennes et américaines cherchent à durcir la réglementation sur le sujet, relèvent les signataires de l'appel.