Des atteintes aux droits des détenus hospitalisés ?

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Image d'illustration. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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Noémie Schulz et G.S. , modifié à
Un rapport du contrôleur général des prisons pointe des "entraves" dans l'accompagnement des détenus à l'hôpital.

Il y a des failles dans la prise en charge des détenus à l'hôpital. Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, publie jeudi matin un rapport sur la médecine en détention. Le document souligne plusieurs points noirs et appelle à davantage respecter l'intimité des détenus.

Des extractions annulées… Premier point noir : les trajets prison-hôpital, que l'on appelle "extraction". Pour chaque extraction, il faut une escorte. Or, selon Adeline Hazan, "de nombreuses extractions médicales sont annulées et reportées en raison de l’indisponibilité des escortes pénitentiaires".

Ou trop encadrées. En outre, ces escortes sont censées être classées de 1 à 4 selon le niveau de dangerosité du détenu. Mais d'après la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, encore trop de détenus sont menottés pendant le transport. Une fois sur place, les détenus restent par ailleurs "entravés" pendant leurs examens, non plus par des menottes, mais par des liens un peu plus souples, dits "serflex", en plastique.

A titre plus exceptionnel, il a aussi été noté que des détenus restaient menottés pendant une opération chirurgicale. Il est également déjà arrivé que le personnel reste pendant une consultation gynécologique. Or, qu'il soit libre ou détenu, le rapport en appelle à davantage préserver l'intimité des personnes et le secret médical.

Les recommandations. Partant de ce constat, le contrôleur général recommande une expérimentation de la télémédecine dans deux prisons : l'idée serait de gérer, autant que possible, le dossier médical du détenu depuis la prison. La contrôleure générale préconise encore "le renforcement de la présence de spécialistes au sein des unités sanitaires" des établissements pénitentiaires mais aussi "une réflexion […] afin que les personnes détenues remplissant les conditions légales puissent bénéficier de permissions de sortir pour se rendre seules dans un établissement de santé".