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Guillaume Biet, édité par Grégoire Duhourcau
Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure a dressé le bilan des faits de délinquance de l'année 2018. L'organisme note deux pics de violence et une forte augmentation des plaintes pour violences sexuelles.

Les plaintes pour violences sexuelles ont continué d'augmenter en 2018. C'est ce que révèle le bilan annuel du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), publié jeudi soir et qui "analyse des faits de délinquance enregistrés par la police et la gendarmerie en 2018". Ce document de 184 pages relève notamment qu'il y a eu 17% de plaintes supplémentaires pour viol en 2018 (19.200). Les plaintes contre les autres agressions sexuelles, y compris le harcèlement, ont, elles, augmenté de 20% (28.900).

Plus de plaintes mais de nombreuses victimes toujours silencieuses. Ces chiffres, qui viennent confirmer la tendance observée en 2017, ne signifient pas forcément qu'il y a plus de faits commis mais qu'il y a plus de plaintes déposées, même si une grande majorité de victimes n'ose toujours pas dénoncer ce qu'elle subit. Le SSMSI rappelle ainsi que seule une victime de violences sexuelles sur huit (moyenne au cours de la période 2011-2017) a déposé plainte dans un commissariat ou une gendarmerie.

Malgré tout, la prise de conscience évolue depuis le début du mouvement #MeToo, qui a provoqué une libération de la parole suite à la révélation de l'affaire Weinstein. Et cela devrait se poursuivre avec la mise en place récemment d'une plateforme sur Internet afin de signaler les faits de violences sexuelles et sexistes.

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Deux pics de violence en 2018. Sur le reste de ce bilan 2018, on peut noter qu'il y a eu moins d'affaires de vols et de cambriolages. En revanche, les agressions (240.000 victimes de coups et blessures) et les meurtres (845 homicides contre 825 en 2017 et 892 en 2016) sont en augmentation. L'année 2018 a été marquée par deux pics de délinquance. Le premier, en juillet dernier, le soir de la finale de la Coupe du monde de football (15 juillet) : les vols avec violence ont presque été multipliés par trois. Il y a également eu deux fois plus d'agressions et deux fois plus de viols que l'année précédente à la même date.

L'autre pic correspond à la fin de l'année 2018 avec le mouvement des "gilets jaunes". Les faits de destruction ont explosé depuis le début du mouvement, le 17 novembre dernier. Par exemple, les incendies volontaires de biens publics ont augmenté de 237% tandis que les violences contre les forces de l'ordre ont connu une hausse de 183%. A noter également +87% de dégradations et destructions de biens publics et +28% de destructions et dégradations de véhicules privés. Si Paris est particulièrement touché, cela concerne également des villes moyennes Villefranche-sur-Saône, Quimper ou Charleville-Mézières.