Sénat 1:42
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le Sénat a rejeté le plan de déconfinement du gouvernement, lundi, lors d'un vote qui a vu les parlementaires de droite s'abstenir massivement et ceux de gauche voter contre. Le plan avait été approuvé par l'Assemblée nationale mardi. Ce vote ne devrait néanmoins pas entraver le lancement du déconfinement à partir du 11 mai.

Le Sénat, à majorité de droite, n'a pas validé lundi la stratégie de déconfinement du gouvernement à 89 voix contre 81 et 174 abstentions, avec une abstention "massive" des élus LR et un vote contre des groupes socialiste et communiste. Présenté par le Premier ministre, ce plan avait été approuvé par l'Assemblée nationale mardi dernier par 368 voix contre 100, et 103 abstentions. Ces deux votes, en application de l'article 50-1 de la Constitution, ont surtout une valeur symbolique et pas d'impact sur le lancement du déconfinement, prévu à partir du 11 mai.

"Pari à quitte ou double"

135 sénateurs LR se sont abstenus et sept ont voté pour. Le chef de file des sénateurs de droite Bruno Retailleau a reproché au gouvernement un "pari à quitte ou double" : "Personne ne peut dire si vous aurez la semaine prochaine suffisamment de masques pour protéger tous les Français" face au coronavirus, a-t-il mis en garde. Côté gauche, le groupe CRCE à majorité communiste a voté contre, tout comme les socialistes (68 contre, deux abstentions et une voix pour).

Outre les LREM, unanimes pour soutenir le gouvernement, les groupes Union centriste et RDSE, à majorité radicale, ont très largement validé ce plan de déconfinement. Chez LREM, François Patriat a salué la "gestion pragmatique" du gouvernement, malgré un déconfinement "risqué".

"Coût social et économique" du confinement

Alors que certains élus locaux contestent la réouverture des écoles à partir du 11 mai, le Premier ministre a souligné la "probable bombe à retardement" que constituerait le "décrochage scolaire" et la "catastrophe" des écoles fermées pour les enfants et les adolescents "les plus vulnérables". Edouard Philippe a aussi insisté sur le "coût social et économique" du confinement qui "déchire notre tissu social" et "aggrave les difficultés que rencontrent certaines familles, certains secteurs, certains territoires".

"La vie économique doit reprendre impérativement et rapidement, avec des aménagements, avec de la bonne volonté", a-t-il souligné. Le Premier ministre a par ailleurs annoncé une aide de 200 euros qui sera versée à 800.000 jeunes de moins de 25 ans "précaires ou modestes".